A Menicuccio Cianca

Giuseppe Gioachino Belli

XIX secolo Indice:Sonetti romaneschi VI.djvu sonetti letteratura A Menicuccio Cianca Intestazione 17 febbraio 2024 75% Da definire

Lo spóso ch'aspetta la spósa pe' sposà Sonetti dal 1828 al 1847
Questo testo fa parte della raccolta Sonetti romaneschi/Sonetti senza data II

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A MENICUCCIO CIANCA.1

     Di’ un po’, ccompare, hai ggnente in condizione2
La cuggnata de Titta3 er chiodarolo?
Be’, ssenti glieri si4 ccorcò5 a fasciolo6
Lo sguattero dell’Oste der Farcone.

     Doppo fattasce auffàgna7 colazione,
J’annò cór déto a stuzzicà er pirolo:
Figurete quer povero fijjòlo
Si4 cce se bbuttò addosso a ppecorone.

     Ma mmalappena8 arzato sù er zipario,
Ècchete che per dio da un cammerino
Viè ffora er bariscello der Vicario.9

     Mo ha da sposalla;11 e ppoi pe ccontentino,
S’averà da godé ll’affittuario,
Che jj’ha fatto crompà ll’ovo e ’r purcino.10

Note
  1. [A Domenico Cianca, cioè zanca, gamba: soprannome che il Belli dava all’amico suo Domenico Biagini, il quale camminava lemme lemme.]
  2. Cognizione.
  3. [Giambattista.]
  4. 4,0 4,1 Se.
  5. Colcò: fece giù, ingannò.
  6. A fagiuolo, appuntino.
  7. A ufo.
  8. [A-mala-pena: appena appena.]
  9. [Il bargello del Cardinal Vicario. V. in questo volume la nota 1 del sonetto: Er giudisce ecc., 26 genn. 32.]
  10. Donna gravida. [Cfr. in questo volume i sonetti: La p...... protetta, 6 genn. 34; Er madrimonio ecc., 14 genn. 34; e La vecchia ecc., 31 genn. 35.]

Nota al verso 12

modifica

[“Le vicaire de Viterbe fait appeler un jour chez lui le fils aîné d’une des plus grandes familles; ce jeune homme se trouvait, par la mort de son père, le chef de la maison. — “Seigneur comte,„ lui dit-il, “j’ai une bonne nouvelle à vous annoncer, une noce dans la famille.„ Le jeune homme ne comprenait pas. “Combien êtes-vous dans votre famille?„ ajouta le vicaire. — “Quatre, notre mère, et trois fils.„ — “Je crois que vous êtes cinq.„ — “Comment cinq?„ — “Aucun n’est marié?„ — “Aucun.„ — “Voilà où est l’erreur, un de vous est marié„ — “Marié! et qui donc?„ — “Édouard.„ — “Édouard, [p. 3 modifica]mais il a dix-huit ans à peine.„ — “L’Église reconnaît valides les mariages accomplis à quatorze; du reste, je puis vous garantir l’exactitude du fait, c’est moi-même qui l’ai marié ce matin.„ — Le jeune homme était resté stupéfait: il ne voulait pas croire à cette nouvelle, et s’imaginait que le vicaire plaisantait; mais en examinant de plus près sa contenance, il vit qu’il parlait sérieusement. — “Comment, s’écria-t-il enfin, vous avez marié un jeune homme de dix-huit ans, sans en dire un mot à notre mère, sans m’en parler, à moi qui suis le chef de la famille, son tuteur naturel! Et la femme, qui est-elle?„ — “L’épouse est une pauvre jeune fille, mais devant l’Église, tous les hommes sont égaux; du reste, Édouard avait commis un péché, et une réparation devenait nécessaire.„ — L’autre commençait à entrevoir de quoi il retournait, et il demanda avec impatience: “Mais le nom de cette nouvelle parente que le zèle de monseigneur a introduite dans notre famille?,, “Théodora,„ répondit le vicaire sans rougir. — “Je m’en étais douté,„ répond le jeune homme et, sans ajouter une parole, il sortit de la maison se mordant les lèvres de fureur et de dépit. Pour que le lecteur comprenne, il faut expliquer que cette Théodora était tout simplement une domestique qui, par sa mauvaise conduite, s’était fait chasser de partout, et qui ne sachant que devenir, s’était imaginée de se faire un marche-pied des bonnes grâces du vicaire, qui était laid, avait un air profondément stupide, de plus bancal et bossu, enfin un phisique parfaitement conforme à son moral. Le vicaire avait abusé de l’inexpérience de l’adolescent, il avait encouragé une fréquentation de quelque temps avec cette fille: puis, un jour, il avait appelé le jeune homme et en l’épouvantant de la possibilité d’un procès et de la certitude d’une condamnation, il l’avait amené à accepter cet étrange mariage. Les conséquences furent telles qu’on devait s’y attendre: Édouard dut s’éloigner de sa famille; condamné à vivre au loin, dans un village, il perdit bientôt tout vestige de son éducation première, il prit toutes les habitudes de la femme que lui avai donné le vicaire; il devint ivrogne, joueur, et dissipa bien vite son patrimoine. Plus tard, il reçut des enfans, auxquels les parens ne surent donner aucune éducation, et qui n’eurent que le plus triste avenir: telle fut la situation à la quelle fut reduite cette famille. Les habitans de Viterbe se souvinrent de ce fait, et pendant les quelques jours de liberté dont jouirent les États romains, ils contraignirent l’évêque à chasser ce vicaire qui depuis, je crois, est rentré à son poste. — Ces mariages, célébrés à l’insu des parens, [p. 4 modifica] sont assez communs dans les États romains, et fréquemment les évêques ou les vicaires y ont un intérêt direct. Quand ils ne peuvent parvenir à procurer à la jeune fille un mari, il cherchent tout au moins à lui faire avoir une dot. La donzelle est chargée de faire les doux yeux à un homme, peu importe qu’il soit célibataire ou marié, pourvu qu’il ait quelque fortune et un caractére susceptible de se laisser aller à l’intimidation. Quand l’homme se laisse prendre à ces agaceries, il parle, dans la rue, deux ou trois fois à la jeune fille, puis il finit par aller chez elle: il y retourne, mais il a été suivi par les agens de évêché qui ont épié toutes ses démarches, et l’ont attendu à la porte pour pouvoir déposer de ses visites. Quelques semaines après, la femme dépose à la curie une plainte dans la quelle le galant visiteur est accusè de relations intimes, obtenues à l’aide d’une promesse de mariage: le vicaire accueille la demande, et fait appeller le séducteur sans le savoir. Si la victime veut éviter un scandale, ou se soustraire, s’il est marié, à un mariage impossible, il paye une dot: c’est là précisément ce que voulait le vicaire. Le prince L. devait, de par le vicaire, fournir a une jeune fille de Riccia, qu’il était censé avoir séduite, une dot, plus une pension alimentaire pour son rejeton supposé. Le prince L. était le mari honoraire de la princesse M., car il avait un jugement qui avait prononcé le divorce pour cause d’impuissance absolue: cette décision était un secret profondément gardé, dans la famille par amour propre, par la princesse pour d’autres raisons. Le vicaire savait tout cela, et comme il pensait bien que, pour rien au monde, on ne voudrait divulguer le secret, il en profita pour obtenir en faveur de la jeune fille la dot, et pour l’enfant, la constitution de la pension. — Tous ceux qui n’ont pas de raisons spéciales pour éviter de tels procès devant la curie épiscopale, auront toujours le plus grand tort de ne pas les éviter, par un sacrifice d’argent. S’il s’agit d’une fille qui se soit assuré la protection du vicaire, celui-ci commence par faire arrêter l’accusé, et le scandale est infaillible, la condamnation presqu’inévitable. Un de mes amis fut arrêté un soir; conduit en prison, il y passa la nuit sans savoir pourquoi; le matin un prêtre se présente pour l’interroger, et il apprend alors qu’il est en prison par l’ordre du vicaire; il demanda naturellement pourquoi. On lui répondit qu’une femme, surveillée par la police à cause de sa mauvaise conduite, et que l’on savait enceinte, avait été arrêtée, interrogée, et qu’elle avait répondu que c’était lui qui était le coupable. “Et pourquoi, m’avez-vous fait arrêter?„ — [p. 5 modifica] “Le vicaire, d’accord avec l’archevêque, a ordonné votre arrestation.„ — “Et que veut-on de moi?„ — “Si vous ne voulez pas épouser cette femme, ce qui, certes, n’est pas conforme a votre position sociale, il faut lui assurer une dot, et une pension pour l’enfant.„ — “Vous êtes fou, je crois; et je vous déclare formellement, que je ne ferai rien de tout cela.„ — S’il se fut agi d’un pauvre diable cette réponse aurait suffi pour le faire charger de fers; mais mon ami était puissant dans la province, et l’interrogateur se contenta de répondre: “Alors je continuerai l’instruction et votre excellence cherchera à se justifier.„ — “Mais, me justifier de quoi?„ — “De l’accusation que cette femme porte contre vous.„ — “Je puis le faire de suite; à la parole d’une fille de joie, j’oppose la mienne, qui, je crois, est digne de foi; elle prétend que je suis le père d’un enfant, dont je déclare ne pas connaître la mère, dont le nom même est ignoré de moi. Est-ce assez?„ — “Non, non, cela ne suffit pas,„ répondit le prêtre, il faut le prouver.„ — “Prouver que je ne la connais pas? mais c’est là une preuve difficile à faire, car il s’agit d’un fait négatif; du reste, c’est a celui qui accuse à fournir la preuve des faits.„ — “Devant un tribunal ordinaire, c’est possible; mais devant la curie épiscopale, c’est différent. Nous avons nos habitudes, et pour nous, la déclaration de la femme est une preuve suffisante: je ne puis que prendre acte de la dénégation; le tribunal décidera.„ Ce disant, le prêtre se retira et la porte de la prison se renferma sur mon ami: pendant ce temps ses amis et connaissances ne restaient pas oisifs; on courait de la prison à l’évêché, à l’hospice, enfin on commençait dans la ville à murmurer contre les procédés de la curie; on fut trouver l’archevêque, qui répondit que la justice devait avoir son cours. On avvisa au seul moyen qu’il y avait d’en finir, puisque mon ami s’obstinait à rester en prison, plutôt que de subir une extorsion; on fut trouver la femme, il ne fut pas facile d’arriver jusqu’à elle, mais dans les États romains, avec de l’argent on vient à bout de tout. On lui demande comment elle a pu être amenée à accuser ce jeune homme, elle hésite d’abord à répondre, mais épouvantée des conséquences que cette calomnie pouvait avoir pour elle à cause de l’influence qu’avait ce jeune homme, elle finit par dire: “Il me serait bien difficile de dire quel est le père de mon enfant, mais on m’à tourmentée pour en nommer un. Je n’ai voulu compromettre aucun de ceux qui m’avaient approchée, et j’ai choisi, parmi les autres, celui qui avait le plus de fortune. Je suis belle, et le [p. 6 modifica] comte L. a eu des rapports avec beaucoup de femmes de mon espèce qui ne me valaient pas; il n’y avait donc rien d’inadmisable dans mon accusation, et cela me divertissait de penser qu’ il payerait pour n’avoir pas voulu de moi.„ — Plusieurs personnes entendirent ses aveux, et elle s’engagea à les répéter; on obtint du tribunal une audience extraordinaire, pour déclarer qu’il n’y avait pas lieu à suivre. Mon ami, remis en liberté, fut trouver le prélat et lui dit: “Mais comment, sur la déposition d’une fille de cette espèce, votre excellence, peut-elle être convaincue de la vérité d’une accusation?„ — “J’étais convaincu,„ répondit le prélat. — “Alors, permettez-moi de vous dire que vous avez, a vous laisser convaincre, une déplorable facilité;„ et il se retira sans sauer. Le dénouement de cette affaire aurait été tout autre s’il se fut agi d’un homme dans une autre position; il serait resté beaucoup plus long temps en prison, la femme n’aurait pas eu peur, ne se serait pas rétractée, il eut été infailliblement condamné. — A Sutri, on condamna, pour cause de séduction, un jeune homme de Roncigliano; la fille qui l’accusait, avait, déjà depuis six ans, déserté le toit maternel, elle avait passé la nuit dans les champs avec son ravisseur; le lendemain matin, elle fut arrètée dans une chambre d’auberge, les gendarmes l’avaient trouvée couchée dans lo mème lit que l’homme qui l’avait amenée. On lui demanda comment elle se trouvait avec cet homme, elle répondit: “Je fais aujourd’hui, comme il y a quelques années ma mère faisait avec votre officier.„ Tous ces faits étaient établis par le dossier qui a passé sous mes yeux, ce qui n’empêcha pas le tribunal épiscopal de Sutri de déclarer que, depuis dix ans, elle était redevenue une innocente fillette, victime d’un nouveau séducteur. — Un prêtre, quand il veut condamner, et il veut condamner toutes les fois qu’il y a intérêt, condamné quand même; et il faut ajouter que, quand il croit de son intérêt d’absoudre, il absout avec la mème infamie. Un jeune paysan, employé sur les terres de ma famille, vint un jour me consulter, au sujet de son frère qui, déjà depuis quelque temps, était en prison sous pretexte d’un commerce criminel avec une jeune fille. — “Est-elle honnête,„ lui demandai-je: si elle l’est, ton frère peut l’épouser et tout sera fini.„ — “Il n’y a rien à dire contre cette jeune fille, mais mon frère ne veut pas se marier; il assure qu’il n’a jamais eu de rapports avec cette jeune fille qui a été poussée par la mère, désireuse de lui trouver un mari.„ — “Dans ce cas,„ répondis-je, “que ton frère paye la dot: sans cela il resterà en prison, je ne sais combien de temps, et [p. 7 modifica]nira par être condamné.„ — “Je ne le sais que trop, et j’ai offert de payer à la jeune fille dix écus; mais le vicaire prétend que cela n’est pas assez, qu’ il faut en donner vingt: nous sommes trop pauvres pour donner pareille somme.„ — “Que veux-tu, il faut faire la part du feu et partager le différent, fais un sacrifice pour tirer ton frère de prison, c’est un malheur qui te frappe, il faut considérer cela comme une maladie ou la grêle; offre quinze écus.„ Le paysan tournait son bonnet dans ses mains, et restait les regards cloués au plancher, comme quelqu’un qui ne sait se résoudre à prendre une résolution; ces cinq écus, à dépenser de plus, lui occasionnaient déjà une grande douleur, et il entrevoyait le danger d’en payer vingt; il ajouta: “Et si monseigneur ne veut pas?„ — Il me vint une idée alors, car je compatissais au chagrin de ce garçon. “Va-t-en,„ lui dis-je, “trouver le vicaire; dis lui que dix écus, c’est tout ce que cette jeune fille peut attendre de pauvres travailleurs comme vous; mais ajoute que tu désires donner cinq écus de plus, non pas a la fille, mais à la curie, à titre d’amende ou d’aumône pour racheter le péché de ton frère, et tu verras que le vicaire acceptera.„ — “Bon,„ répond le villageois qui trouvait la proposition adroite; “j’y vais.„ Il me quitte et se dirige en courant vers l’évêché. Une demi heure après il revient triomphant me remercier du conseil, et m’annoncer que son frère serait en liberté le soir même. — “Le vicaire a donc accepté la proposition que je t’avais suggérée?„ — “Oui, seulement avec une modification: il a déclaré que la fille était de mauvaises moeurs, que mon frère ne lui devait rien, et il a pris les quinze écus pour lui. Je n’entre pas dans ces détails, et du moment que je dois payer, il m’importe peu que l’argent aille à l’un plutôt qu’à l’autre; néammoins cela me fait de la peine pour cette pauvre fille.„ J’avoue que je n’avais pas pensé à ce dénouement, et j’eus presqu’un remords, car, connaissant les prêtres, j’aurais dû le prévoir. En effet j’avais excité leur avarice, et je devais m’attendre que l’honneur d’une femme ne suffirait pas pour y mettre un frein. Le vicaire avait vu de suite un moyen de gagner quinze écus au lieu de cinq; il est vrai que pour cela il fallait jeter l’infamie sur une pauvre fille, mais il n’avait pas hésité un seul moment.„ La Rome des Papes etc., par un ancien membre de la Constituante Romaine (Luigi Pianciani); Bâle-London, 1859; vol. I, pag. 234-42]. — “L’attuale Cardinale Vicario va praticando assai l’espediente de’ matrimoni forzati nelle carceri fra le persone libere, arrestate come colpevoli in materia di costume; però in pratica si vede che le [p. 8 modifica]pie e rette intenzioni dell’eminentissimo Cardinale Vicario con gente sfrenata e corrotta all’eccesso, com’è il popolaccio, non riescono certamente a buon fine, anzi non fanno che accrescere maggiormente gli scandali.„ Dispaccio da Roma, 8 agosto 1836, dell’Ambasciatore sardo al suo Governo, in Bianchi, Storia documentata della Diplomazia europea ecc.; vol. III; Torino, 1867; pag. 165.]