Pamela maritata/L'autore a chi legge
Questo testo è stato riletto e controllato. |
◄ | Lettera di dedica | Personaggi | ► |
L'AUTORE
A CHI LEGGE1.
Tutto quello che ha di buono la presente mia opera, è la dedica a Monsieur Voltaire, il di cui nome è maggiore di qualunque elogio. Nell’epistola precedente ho parlato di Lui, e ho parlato di Versi, di lettere, e di cose attinenti all’onorifica menzione ch’ei si compiace di fare di me e delle mie produzioni. Credo non sarà discaro al Lettore di aver sotto gli occhi i monumenti allegati di sì grand’Uomo, sempre preziosi, quantunque per me solo impiegati. La prima volta adunque, che a me giunsero inaspettate le di lui grazie, fu allora quando il Signor Senatore Albergati m’inviò con sua lettera da Bologna i seguenti versi stampati, a lui trasmessi dall’Autore medesimo.
Vers de M. Voltaire sur les talens Comiques4
de M. Goldoni.
Eri tout païs on se pique
De molester les talens.
De Goldoni les Critiques
Combattent ses Partisans.
On ne savait a quel titre
On doit juger ses écrits;
Dans ce procès on a pris
La nature pouf arbitre.
Aux Critiques, aux Rivaux
La nature a dit sans feinte:
Tout auteur a ses défauts,
Mais ce Goldoni m’a peinte.
Au chateau5 de Ferney en Bourgogne 24 Sept. 1760.
Signor mio, Pittore e Figlio della Natura; vi amo dal tempo che io vi leggo. Ho veduta la vostra anima nelle vostre opere. Ho detto: Ecco un uomo onesto e buono, che ha purificato la Scena Italiana, che inventa colla fantasia, e scrive col senno. Oh che fecondità! Mio Signore, che purità! E come lo stile mi pare naturale, faceto, ed amabile! Avete riscattato la vostra Patria dalle mani degli Arlecchini. Vorrei intitolare le vostre Commedie: L’Italia liberata da Goti. La vostra amicizia m’onora, m’incanta. Ne sono obbligato al Signor Senatore Albergati, e voi dovete tutti i miei sentimenti a Voi solo.
Vi auguro, mio Signore, la vita la più lunga, e la più felice, giacchè non potete essere immortale come il vostro nome. Intendete di farmi un grand’onore, e già mi avete fatto il più gran piacere.
J’use, mon cher Monsieur, de la liberté françoise en vous protestant sans cérémonie que vous avez en moy le partisan le plus declaré, l’admirateur le plus sincere, et déjà le meilleur ami que vous puissiez avoir en France. Cela vaut mieux que d’être vôtre tres humble & tres obéissant serviteur6.
Voltaire.
Ecco la lettera, che hanno tanto desiderato e goduto i miei buoni amici, ed ecco in appresso due paragrafi di egual valore, estratti l’uno dalla lettera sopraddetta di M. Voltaire al Signor Senatore Albergati, e l’altro dalla risposta al medesimo di questo eruditissimo e benignissimo Cavaliere, di cui per gloria mia godo da molti anni la protezione, l’amore, e la frequente corrispondenza.
Estratto della lettera di M. Voltaire al Signor Marchese
Albergati Capacelli Senator di Bologna
de’ 23 Decembre 1760.
Vous étes, Monsieur, un de ceux qui ont rendu le plus de service à l’esprit humain dans vôtre ville de Bologne, cette mère des sciences; vous avez répresenté à la campagne sur le théâtre de vôtre palais, plus d’une de nos pièces Françoises, élégamment traduites en vers Italiens; vous daignez traduire actuellement la Tragedie de Tancrède, & moi qui vous imite de loin, j’ aurai bientôt le plaisir de voir représenter chez moi la traduction d’une pièce de vôtre célèbre Goldoni, que j’ ai nommé, & que je nommerai toûjours le Peintre de la Nature; digne réformateur de la Comédie Italienne, il en a banni les farces insipides, les sottises grossiéres, lorsque nous les avions adoptées sur quelques théâtres de Paris. Une chose m’a frappé surtout dans les pièces de ce génie fecond, c’ est qu’ elles finissent toute par une moralité, qui rappelle le sujet & l’intrigue de la pièce, & qui prouve que ce sujet & cette intrigue sont faits pour rendre les hommes plus sages & plus gens de bien.
Estratto della lettera responsiva del Signor Senatore suddetto
a Monsieur Voltaire.
Le célèbre Goldoni, qui a merité vos éloges, a fait connaìtre que l’on peut rire sans honte, s’instruire sans s’ennuyer, & s’amuser avec profit. Mais quel essaim7 de babillards & de censeurs indiscrets s’eleva contre lui! Pour ceux que je connais personnellement, je les divise en deux Classes: la première comprend une espèce de savans vétilleux que nous appellons Parolaj, juges & connaisseurs de mots, qui prétendent que tout est gàté, dès qu’ une phrase n’est pas tout-à-fait cruscante, dèsqu’ une parole est tant soit peu déplacée, ou l’expression n’est pas assez noble & sublime. Je crois qu’il y aurait à contester pour long tems sur ces imputations; mais laissons à part tout débat. La réponse est facile; c’est Horace qui la donne.
Ubi plura nitent in Carmine non ego paucis
Offendar maculis, quas aut incuria fudit,
Aut humana parum cavit natura
Errors, like straws, upon the surface flow;
He, who would search for pearl, must dive below.
L’autre classe, qui est la plus fiere, est un Corps respectabie de plusieurs Nobles des deux sexes, qui crient vengeance contre M. Goldoni, parcequ’il ose exposer sur la Scene le Comte, le Marquis, & la Dame avec des caractères ridicules & vicieux, qui ne sont pas parmi nous, ou qui ne doivent pas être corrigés. Le crime vraiment est enorme, & le criminel mérite un rigoureux chàtiment. Il a eu tort de s’en tenir au sentiment de Despréaux.
La Noblesse, Dangeau, n’est pas une chimere,
Quand sous l’étroite loi d’une vertu severe,
Un homme, issu d’un song fecond en dèmi Dieux,
Suit, comme toi, la trace où marchaient tes Ayeux.
Mais je ne puis souffrir, qu un fat, dont la mollesse
N’a rien pour s’appuyer, qu’ une vaine Noblesse,
Se pare insolemment du mérite d’autrui
Et me vante un honneur, qui ne vieni pas de lui.
Goldoni devait respecter même les travers des gens de condition, et se borner à un rang obscur & indifférent, qui lui aurait fourni d’insipide matiere pour ses comédies.
Les Athéniens punissaient rigoureusement tout Auteur comique, dont la raillerie était generale & indirecte. Ils voulaient qu’on nommât les personnes, quelque fût leur rang; & jugeaient inutile la correction, que la Comédie a pour but, dès qu’elle ne décélait la personne ridicule ou vicieuse par son propre nom. Quel embarras ne serait-ce pour Aristophane, pour Ménandre, la delicatesse de nos jours!
——————— ridendo dicere verum
Quid vetat? ———————————
Les fautes surnagent, come de la paille; celui qui veut les perles, doit plonger au fonds.
M. Goldoni a répété tout cela plusieurs fois pour obtenir son pardon: mais on ne l’en a pas jugé digne. Je me trouvai à la réprésentation del Cavaliere e la Dama, qui est une de ses meilleures Pièces. Vous en connaissez le prix, nous en connaissons tous la vérité; & ce fut justement la vérité de l’action & des caractères qui souleva contre l’Auteur ses premiers ennemis dans nôtre ville. On lui reprocha de s’être faufilé trop librement dans le sanctuaire de la Galanterie, & d’en avoir dévoilé les mystères aux yeux profanes de la populace. Le Chévaliers errants se piquerent de défendre leurs Belles: celles-ci les exciterent à la vengeance par certaine rougeur de commande, fille apparente de la modestie, mais qui l’est réellement de la rage & du dépit.
Enfin, Monsieur, on pourra jouer sur la Scene l’amour d’un Roi, dans Pyrrhus, qui manque à sa parole; l’impiété d’une Reine, dans Sémiramis, qui se porte à verser le sang de son époux pour regner à sa place; les amoureux transports d’une Princesse, dans Chimène pour le meurtrier de son Pere; & tant d’autres Monarques empoisonneurs, traîtres, tyrans sans qu’ il soit permis d’y exposer nos faiblesses.
Voilà le procès que l’on fait à Goldoni: imaginez-vous quels en peuvent être les accusateurs. Il a fait le sourd, il a continué son train, & par-là il a obtenu la réputation d’Auteur admirable, & de Peintre de la nature; titres que vous-même lui avez confirmés. Mais revenons &c.
Note
- ↑ La presente prefazione fu stampata in testa alta commedia nel vol. I (1761) dell’ed. Pasquali di Venezia.
- ↑ Il Goldoni andò a Roma nel novembre 1758 e di là ripartì nel luglio 1759.
- ↑ Vedasi volume V.
- ↑ Nel testo è stampato Comique.
- ↑ Nel testo: chatau.
- ↑ Fu in questa lettera, e negli estratti che seguono, rispettata la grafia del testo offertoci nell’ed. Pasquali; ma furono raddrizzati o aggiunti alcuni accenti.
- ↑ Nel testo: essain.