Le inquietudini di Zelinda/Appendice

Appendice

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Atto III Nota storica
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APPENDICE.

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LES INQUIETUDES DE CAMILLE


Canevas Italien en trois actes1


10 Septembre 1764a2


A
RLEQUIN et Scapin sont occupés à arranger des sièges, le second dit au premier qu’il doit mettre un terme à sa tristesse, qu’il y a plus de deux mois que Pantalon est mort. Arlequin répond qu'il le regrette comme un bon Maitre qui lui a fait beaucoup de bien; mais qu’il est inquiet de savoir s’il lui aura laissé celui qu’il lui avait promis. Scapin répond qu’il en sera instruit dans l’instant, puisque selon l’usage du pays, le Notaire doit se rendre en cette chambre pour faire lecture du testament. Il lui demande si la jalousie le tourment toujours. Arlequin répond avec franchise, que ce Demon voudrait bien le tentar quelquefois; mais qu’il a eu trop de sujet de se repentir de l’avoir écouté, et qu’il a pour jamais la plus entière confiance en sa femme. Scapin l’approuve, condamne la jalousie, et proteste bien qu’il ne la connaitra jamais. Il a envie d’épouser Lisette, Soubrette de la Virtuosa Angélique, pour laquelle Célio a repris son ancienne inclination depuis la mort de son pére. Arlequin condamne toujours cette union; mais Scapin dit qu’il ne s’y oppose plus depuis qu’Angélique a fait connaître sa naissance et prouvé qu’elle était fille d’un fameux Négociant, qui avait été par différens malheurs obligé de faillir; qu’elle avait appris la Musique par amusement, et qu’elle avait été obligée de l’exercer par nécessité. Que d’ailleurs Rosaura ne songera guères à blâmer [p. 290 modifica]

ce mariage, occupée de celui qu'elle medite et qu’elle avait préparé dès le vivant de son premier mari; ils l’entendent venir, et feignent d’arranger les sièges.

Elle paraît en deshabillé, et demande à Scapin si le Notaire et son Procureur vont venir; il lui répond qu'ils seront arrivés dans un instant avec Silvio. Célio arrive en demi-deuil, et la salue sans lui parler; il dit à Arlequin de faire entrer son Avocat aussitot qu’il sera venu. Scapin annonce Silvio et le Procureur, il les introduit, ils font leur compliment à Célio, qui les salue assez séchement, et qui à part lui, n’approuve pas la conduite de sa belle-mère, qui vient à l’ouverture du testament de son mari, avec un Procureur d’un coté et un Amant de l’autre. La conversation est également aigre de part et d’autre. Cicognini3, Avocat de Célio, arrive et est bientòt suivi du Notaire, qui après les politesses ordinaires, se met en devoir de lire le testament de Pantalon. Chacun témoigne son impatience. Camille demande la permission d’entrer. Rosaura dit qu’une Servante ne doit pas se mêler avec ses Maîtres. Camille proteste qu’elle connaît son devoir, et qu’elle le remplira. Le Notaire dit qu’il faut qu’elle soit présente, ainsi que tous les Domestiques de la Maison qui peuvent avoir quelque part au testament. Célio le prie de passer la formule, et il en vient aux legs. Pantalon laisse à Camille et Arlequin, son mari, sa Maison de commerce située dans le quartier du Canal de Reggio 4; plus deux tonneaux de vin et dix sacs de farine par an pendant leur vie, et un capital de douze mille écus, pour en disposer selon leur volonté. Les Assistans se parlent à l'oreille. Arlequin est content, et Scapin les félicite. Son tour vient, il lui est legué dix écus par mois pendant sa vie, et deux cens écus une fois payé.

Item. A la Signora Rosaura, sa chère moitié, outre sa dot qui lui sera payée, quitte de tout par son héritier universel, sa pension ordinaire pour sa nourriture, son habillement, son logement et sa Domestique; mais à condition qu’ elle resterà veuve, et [p. 291 modifica]qu’elle ne quittera point la Maison de Célio, ce qui diminue beaucoup la satisfaction qu’elle et Silvio avaient fait paraître. Pantalon institue son héritier universel, Célio, son fils unique; mais à condition qu’ il n’épousera point une personne d’un état inférieur, et particulièrement une Cantatrice, Danseuse, Comédienne, ou de pareiile condition; le reduisant à sa légitime en cas de désobéissance, et substituant le surplus dans le dit cas, à Camille et à Arlequin. Le Notaire se retire. Célio montre son mécontentement, et le Procureur de Rosaura ménace de faire casser le testament. L’Avocat de Célio le rassure et lui dit de s’en rapporter à lui, qu’il pourra trouver quelques biais favorables à son amour, et accommoder le tout sans bruit et sans procès; que le tout dépend d’Arlequin et de Camille, qui sont appellés à la substitution. Il sort en promettant de contenter tout le monde5.

Arlequin et Camille sont satisfaits de leur sort, et Camille promet à son mari qu’elle demeurera toujours à la maison, qu’elle n’aura de commerce avec personne et qu’elle ne lui donnera plus de sujet d’étre jaloux. Arlequin qui a oublié sa faiblesse passée, veut au contraire qu’elle se divertisse, et qu’elle n’ait plus de crainte d’exciter ses soupçons. Cette indifference déplait à Camille, et elle croit qu’Arlequin ne l’aime plus, surtout lors qu’ il invite Scapin à venir loger avec eux, et à prendre soin de leurs affaires. Camille répond qu’elle est suffisante pour y veiller, et Scapin convient de s’unir avec eux pour faire quelque commerce; Camille rappelle les inquiétudes passées d’Arlequin, mais il l’assure qu’il est si revenu du ses soupçons, qu’il la laisserait au milieu d’une armée; Camille frémit de dépit; lorque Scapin est parti, elle demande à Arlequin comment son caractère a pu changer si promptement, et ses réponses simples et indifférentes ne font que la confirmer dans son opinion.

L’Avocat revient, les aborde poliment, fait de grandes caresses à Camille qui s’éloigne en observant Arlequin qui dit à l’Avocat qu’il n’entend rien aux affaires et qu’ il s’adresse à sa femme, [p. 292 modifica] qui les comprend mieux que lui et il les laisse ensemble; Camille dépitée de l’indifférence d’Arlequin, se confirme dans ses soupçons, et porte peu d’attention aux discours galants de l’Avocat qu’elle prie d’en venir au fait; il lui expose qu’il y a des nullités dans le testament de Panlalon, et qu’elle pourrait courir quelque risque de perdre son legs; elle se recommande à lui et se confie dans son honnéteté, quoiqu’il soit Avocat de Célio; il l’assure de sa probité et du penchant qu’il a à la servir. Il sort et Camille ne se peut persuader que son mari ait perdu tout l’amour qu’il avait pour elle; il paraît, et elle se plaint à lui que cet Avocat a des manières qui ne lui conviennent pas; Arlequin loin de s’en offenser, lui conseille de cultiver son amitié afin de le retenir dans leurs intéréts; la scène se continue dans cette situation, Camille voulant toujours piquer la jalousie d’Arlequin, qui lui montre de plus en plus une tranquillité qui la désespère; elle finit l’acte par ses regréts sur la perte du coeur de son mari.

Camille toute réveuse, ouvre le second acte, elle tire de l'armoire une corbeille, et se met à travailler, laissant échapper quelques soupirs et s’essuyant les yeux de tems en tems avec son mouchoir. Scapin qui revient de chez le Notaire chercher la copie du testament, s’étonne de la voir si triste, avec tant de sujets de contentement; elle lui répond qu’il n y a plus pour elle de bonheur ni de consolation; Scapin la presse de lui dire la cause de sa tristesse, elle s’en défend longtems; mais elle a besoin de soulager son coeur, et après lui avoir demandé le secret, elle lui apprend que son mari ne l’aime plus, et que sans l’amour d’Arlequin elle ne peut étre heureuse avec la fortune la plus brillante. Scapin lui demande la raison qu’elle a d’en douter; et lorqu’elle est prète à la lui dire, Arlequin arrive; ils suspendent leur conversation, mais Arlequin leur dit de la continuer sans montrer la moindre inquiétude. Camille feint de cacher avec mystère la copie du testament, comme si c'était quelque papier secret; mais Scapin qui craint les soupçons d’Arlequin, lui dit ce que c'est; alors Camille pour irriter la jalousie de son mari, jette la copie du testament, et feint de cacher un autre papier; mais elle ne peut [p. 293 modifica] [p. 294 modifica] mais sa finesse est inutile. Arlequin marque moins d’inquiétude que jamais, ce qui redouble celle de Camille et surtout lorsqu’il l’invite à aller chez l’Avocat seule avec Célio. Elle lui dit qu’autrefois il n’en aurait pas fait autant; il lui répond qu’autrefois il était fou, et qu’à présent il veut étre sage; il rend compte en peu de mots de sa commission auprès d’Angélique, et Camille lui demande, puisqu’elle lui a dit si peu de chose, ce qu’il a fait chez elle depuis une heure qu’il est parti; il répond qu’il est reste avec Lisette pour lui parler de Scapin, et ajoûte qu’il sera enchanté que son ami épouse cette fille, dont il fait l’éloge, afin, dit-il, qu’ils puissent tous quatre demeurer ensemble. Camille qui voudrait retenir sa colére, s’agite, tremble, et finit par s’évanouir. Arlequin prie Célio de la soutenir tandis qu’il va chercher dequoi la faire revenir; elle revient avant qu’il soit de retour et voyant qu’il l’a laissée tranquillement dans les bras de Célio, elle sort au désespoir, et Arlequin ne la trouvant plus, boit à sa santé le verre de vin de Malaga qu’il lui apportait; il sent qu’il lui fait du bien, et il veut que sa chère Camille en prenne aussi, il parle avec transport da sa tendresse pour elle, et il va la trouver, lorsqu’elle vient, sans lui dire mot, remettre dans l’armoire son mouchoir, qui est tout trempé de ses larmes, et en prendre un blanc; elle veut sortir sans lui parler; il l’arréte, et lui demande ce qu’elle a; elle répond avec un sourir ironique qu’ elle n’a rien, qu’ elle se porte très-bien; il lui offre un verre de vin Malaga, elle refuse, il la presse et la prie de le prendre pour l’amour de son cher mari, qui l’aime si tendrement; le coeur de Camille est gonfle, elle ne peut plus y tenir, les sanglots lui échappent; Arlequin étonné, tremblant, ne sait pourquoi elle pleure; il pose le verre et la bouteille par terre, et la supplie avec les termes les plus affectueux de lui dire la cause de son chagrin; elle réfuse de le satisfaire; il se désespère, se jette à ses genoux, et la suit dans cette attitude, la priant de lui ouvrir son coeur; elle qui n’est pas moins émue, se jette à son col et tombe aussi à genoux, le priant de l’aimer, au moins par charité; il lui proteste qu’il l’aime, qu’il l’adore au-delà de toute expression; il se relève, [p. 295 modifica] la fait relever; l’agitation ou elle est, l’accable; elle est encore prête à s’évanouir. Arlequin court reprendre la bouteille, lui verse un verre de vin; elle n’en veut point, il la presse, elle en goûte un peu et il boit le reste; alors ils commencent à respirer; il la prie de lui dire le sujet de sa douleur. Eh bien, cher mari, lui dit-elle, tu sais que plus d’une fois ta jalousie... Arlequin l’interrompt tout-à-coup, et lui proteste qu’il est bien éloigné de retomber dans cette faiblesse, qu’elle peut aller chez l’Avocat faire compagnie à Célio et tout ce qu’elle jugera à propos, qu’il va lui chez Angélique faire sa commission, et il la laisse dans la méme inquiétude.

Au troisième acte la scène se passe d’abord dans la chambre d’Angélique; Scapin et Lisette y sont occupés à parler de leurs amours, et à se réjouir de leur prochain mariage. Arlequin augmente leur joie en arrivant, et en leur disant qu’il vient apprendre à Angélique que l’Avocat doit se rendre chez elle, que tout s’arrangerà à sa satisfaction. Lisette sort pour aller avertir sa Maitresse, Arlequin apprend à Scapin qu’il a console Camille. Lisette revient, et dit que l’Avocat est arrivé, que sa Maitresse va le recevoir dans cette chambre, et ils se retirent à la cuisine. Le galant Avocat fait des complimens à Angélique sur sa beauté et sur sa vertu. Elle lui demande si elle peut espérer que Célio l’épouse, sans perdre la succession de son père; il lui donne les plus grandes espérances; mais il lui dit avec tous les égards convenables, qu’il est nécessaire qu’elle justifie sa naissance; elle lui montre un papier dont il semble suspecter la validité, lorsque Fabrice, le père même d’Angélique, arrive et apport une joie universelle par sa présence si nécessaire. Lisette, Scapin et Arlequin la partagent; ils s’embrassent tous, et Camille arrivant justement comme son mari, embrasse Lisette; il court à elle pour lui faire part de la bonne nouvelle, elle le repousse avec violence; mais ayant appris que l’arrivée de Fabrice est la cause de la joie commune, elle feint de s’y livrer, et rejoit les complimens de Lisette qui la félicite de ce que son mari n’est plus jaloux; elle dit tout bas qu’ elle en connait la cause, et Arlequin ajoute encore [p. 296 modifica] à son dépit en faisant l’éloge de la bonne humeur de Lisetta. Camille qui n’y peut plus tenir, sort sous prétexte d’aller chez l’Avocat, et Arlequin qui prie Scapin de la conduire, lui paraît aussi chercher celui de rester seul avec Lisetta. Elle sort en disant que tout espoir est perdu pour elle.

La scène change de nouveau et se transporte dans le cabinet de l’Avocat; Célio s’y rend le premier, le Procureur arrive ensuite, et après avoir dispute quelque tems, en disant qu’ il veut soutenir les intéréts de Rosaura, il finit par prendre une bourse que Célio lui donne, pour se prêter à l’accommodement; alors il penche de ce coté, et y détermine Silvio et Rosaura, qui n’y sont pas moins portés; l’Avocat arrive avec le Notaire, et apprend à Célio que le père d’Angélique est arrive; chacun s’assied; il ne manque plus que Camille et Arlequin, celui-ci paraît et ne sait pourquoi son épouse ne l’a pas précède; en l’attendant on lit le projet de l’accommodement dans lequel il est question de faire renoncer Rosaura à sa pension viagère, moyennant une somme de trente mille livres une fois payée par Célio, et une autre somme de vingt mille livres à Arlequin et à Camille, pour se desister de la substitution, en cas que Célio y donne lieu par son mariage. Camille arrive d’un air triste, et les yeux baissés; on veut recommencer la lecture de l’article qui la concerne; mais elle dit qu’elle n’est pas en état de préter l’oreille à aucun accommodement, qu’elle prie seulement le Notaire de lire le papier qu’elle lui remet; chacun prête attention, et le Notaire lit que Camille voyant qu’il n’y a dans ce monde que peines et chagrins, elle laisse à son ingrat époux tout ce qui lui revient de la succession de Pantalon, à condilion qu'il lui permetra de se retirer dans une Communauté; chacun reste dans l'étonnement. Camille fait une profonde révérence et se retire malgré les instances d’Arlequin; il la suit sans vouloir entendre parler d’aucun accommodement. Chacun est obligé de se séparer. Tous sont obligés de revenir encore chez Célio, ou la scène est transportée de nouveau, et où Angélique et son pére sont à les attendre. Camille vient pour faire son coffre, dans la résolution où elle est de quitter son mari, elle range des hardes [p. 297 modifica] dans le coffre, en poussant de longs soupirs. Arlequin la surprend dans cette occupation, il lui demande ce quelle veut faire, et elle le prie de lui accorder la permission de donner tous les habits aux pauvres. Arlequin lui demande si elle est bien determinée à suivre cette résolution. Elle lui répond que oui. Il la prie seulement de l'attendre, et il sort. Camille reste incertaine de ce qu’Arlequin va faire. Il revient bientôt en habit de Campagne, et lui dit qu'il s’en retourne à Bergame, ne pouvant rester à Venise sans elle. Elle l'invite à jouir du legs de Pantalon. Arlequin, les larmes aux yeux, lui dit qu'il n’a souci de rien, qu’il perd tout en la perdant; mais qu’il l’a mérité. Camille tremble à ce discours, il poursuit et lui dit qu'après l’avoir tourmentée par sa jalousie, il a fait des terribles efforts pour cacher cette horrible passion; mai qu'il n'a pu la vaincre, et qu’elle a raison de l’abandonner, puisqu’il est toujours jaloux et qu’il le sera toute sa vie. Camille s’écrie, quoi, tu es encore jaloux? Oui, répond Arlequin, perce-moi le coeur, car il sera toujours jaloux. Alors Camille transportée de joie, va criant par toute la maison, qu’ elle est au comble de la félicité, que son mari n'a pas cessé de l’aimer, qu’il est toujours jaloux. Elle court à l'un, elle court à l’autre, contant son bonheur à tout le monde. Dans ce transport elle consent volontiers à l'accommodement proposé par l'Avocat, tous y souscrivent et sont bientôt unis.

  1. Questo riassunto della commedia goldoniana, applaudita a Parigi, da cui il Goldoni stesso ricavò le Inquietudini di Zelinda, è riprodotto fedelmente dal t. VII della Histoire anecdotique et raisonnée du Théâtre Italien par Des Bouliniers (Paris, Lacombe, 1769).
  2. Nota dell'autore: La scène est à Venise, et se passe d’abord dans une chambre de la Maison de Célio, fils et héritier de Pantalon.
  3. Nel testo si legge Cigoquini, ma evidentemente è un errore: v. le Inquietudini di Zelinda.
  4. Intendi Cannaregio.
  5. Nel testo è stampato sempre mond, e così aussi-tôt, bien-tòt, toutes-fois. Abbiamo pure aggiunto qualche accento.