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la fait relever; l’agitation ou elle est, l’accable; elle est encore prête à s’évanouir. Arlequin court reprendre la bouteille, lui verse un verre de vin; elle n’en veut point, il la presse, elle en goûte un peu et il boit le reste; alors ils commencent à respirer; il la prie de lui dire le sujet de sa douleur. Eh bien, cher mari, lui dit-elle, tu sais que plus d’une fois ta jalousie... Arlequin l’interrompt tout-à-coup, et lui proteste qu’il est bien éloigné de retomber dans cette faiblesse, qu’elle peut aller chez l’Avocat faire compagnie à Célio et tout ce qu’elle jugera à propos, qu’il va lui chez Angélique faire sa commission, et il la laisse dans la méme inquiétude.

Au troisième acte la scène se passe d’abord dans la chambre d’Angélique; Scapin et Lisette y sont occupés à parler de leurs amours, et à se réjouir de leur prochain mariage. Arlequin augmente leur joie en arrivant, et en leur disant qu’il vient apprendre à Angélique que l’Avocat doit se rendre chez elle, que tout s’arrangerà à sa satisfaction. Lisette sort pour aller avertir sa Maitresse, Arlequin apprend à Scapin qu’il a console Camille. Lisette revient, et dit que l’Avocat est arrivé, que sa Maitresse va le recevoir dans cette chambre, et ils se retirent à la cuisine. Le galant Avocat fait des complimens à Angélique sur sa beauté et sur sa vertu. Elle lui demande si elle peut espérer que Célio l’épouse, sans perdre la succession de son père; il lui donne les plus grandes espérances; mais il lui dit avec tous les égards convenables, qu’il est nécessaire qu’elle justifie sa naissance; elle lui montre un papier dont il semble suspecter la validité, lorsque Fabrice, le père même d’Angélique, arrive et apport une joie universelle par sa présence si nécessaire. Lisette, Scapin et Arlequin la partagent; ils s’embrassent tous, et Camille arrivant justement comme son mari, embrasse Lisette; il court à elle pour lui faire part de la bonne nouvelle, elle le repousse avec violence; mais ayant appris que l’arrivée de Fabrice est la cause de la joie commune, elle feint de s’y livrer, et rejoit les complimens de Lisette qui la félicite de ce que son mari n’est plus jaloux; elle dit tout bas qu’ elle en connait la cause, et Arlequin ajoute encore