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se transmettaient par la tradition comme chez des peuples modernes à moitié barbares (le conseiller aulique Thiersch a lu ensuite (à la Séance publique de la classe de philologie et d’histoire, de l’Académie des sciences de Munich, le 14 août 1824) un mémoire sur les poésies épiques transmises de bouche en bouche par le peuple. Ce qui a donné lieu à ce mémoire, c’est un écrit du professeur Vater à Halle, sur les longues poésies héroïques serviennes récemment publiées, et comparées à celles d’Homère et d’Ossian. Bulletin de Férussac etc., Novembre 1824, t. II, art. 302, p. 321) (vedi p. 4336, fine).

On a voulu voir un art savant dans les divers dialectes qui se trouvent dans Homère. Ce prétendu mélange des dialectes n’est point l’ouvrage du chantre: de son temps les Ioniens parlaient ainsi, et ce n’est que plus tard que la langue grecque se modifia, et que diverses provinces telles que l’Éolie, l’Ionie et la Doride conservèrent des restes de l’ancien idiome, restes qui alors furent considérés comme autant de dialectes divers.

Il paraît qu’ Homère a vécu au IIe siècle après la destruction de Troie. L’èclat de son génie a fait oublier les noms des autres poëtes qui chantaient comme lui les hauts-faits des Grecs. Mais sans doute il a chanté comme eux des chants lyriques détachés, et il n’a probablement jamais songé à composer un poëme épique, et encore moins à en écrire un. De là ce qu’on dit de sa cécité et de son indigence, il aura passé dans la suite pour aveugle parce qu’il n’avait rien écrit; il aura passé pour indigent parce qu’il allait d’une ville a l’autre. Après sa mort, la réputation de ses chants alla toujours en  (4320) croissant; les poëtes, perdant d’ailleurs le génie inventif, chantèrent les poésies d’Homère; il y eut alors des homérides. Pour flatter la vanité des villes dans lesquelles ils chantaient, ils intercalaient dans ces vers de