politiques de ce temps-là que je fais allusion. Il y a dans mon passé des liens tout à fait personnels avec la France. Je ne puis nommer sans une émotion profonde le poète des Memoires d’outre-tombe et le poète des Contemplations. Avec Leopardi, Foscolo et Henri Heine ils ont été l’adoration de mes premières années. Enfant encore, j’ai longuement vécu en rêve au château de Combourg et sur les falaises de Saint-Malo; enfant encore, j’ai été troublé, fasciné par la vision soudaine des âmes des choses, évoquées par le solitaire de Jersey; je me suis enivré du souffle puissant qui gronde dans ses strophes sonores comme si elles avaient gardé l’écho des grandes voix du vent et de la mer. La gloire de Chateaubriand et de Hugo a peut-être pâli depuis ce temps-là. Je ne pense pas que cela puisse se justifier, malgré les imperfections de l’un et de l’autre, mais si cela est, je me reconnais d’autant plus obligé de rendre ici l’hommage de ma reconnaissance à ces grands maîtres du passé dont le nom est bon à rappeler au moment où je vais parler d’un maître de l’avenir.