Del rinnovamento civile d'Italia/Documenti e schiarimenti/IX
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IX. Altro dispaccio del generale Delaunay
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IX
alro dispaccio del generale delauny
Turin, le 23 avril i849. |
Monsieur le ministre,
J’ai lu avec un bien juste intérèt la dépêche du i8 de ce mois, n. 38, par laquelle, en rendant compte d’un entretien que vous aviez eu avec monsieur Drouin de Lhuys, vous avez bien voulu me faire part de quelques observations sur la convenance d’intervenir en Toscane et dans les États romains.
Je partage votre manière d’envisager cette question, et le gouvernement du roi apprécie comme vous les avantages qu’il pourrait obtenir en concourant militairement au rétablissement de l’ordre dans ces deux États italiens. Mais de graves et nombreuses considérations ne nous permettent pas de suivre en ce moment nos désirs á cet égard. La première de ces considérations se trouve dans notre position actuelle vis-à-vis de l’Autriche; et il vous sera facile, en conférant avec monsieur le comte Gallina, de vous convaincre que cette position pieine d’incertitude nous oblige à tout événement á nous tenir en mesure de faire usage de tous nos moyens de défense; et si l’on devait en croire le langage de la diplomatie autrichienne, l’armée impériale serait prête à reprendre les hostilités si nous refusons d’accèder aux exigences exorbitantes du cabinet de Vienne. Mais comme le gouvernement a pour mission de sauvegarder l’honneur ainsi que les intérêts du pays, et qu’il a la ferme volonté de l’accomplir, il est disposé á recommencer la lutte, plutôt que de souscrire á des prétentions qui seraient inconciliables avec des devoirs aussi sacrés. Ainsi, bien loin de pouvoir songer á dégarnir notre pays de troupes, nous devons au contraire les y retenir réunies dans l’intérêt de la paix elle-même. D’un autre côté, cette intervention de notre part ne peut avoir lieu qu’autant qu’elle nous serait demandée par les gouvernements en faveur desquels nous agirions. Or, le pape ne nous a fait parvenir aucune demande de ce genre, quoique le nonce ait été informé de notre désir de concourir au rétablissement de l’autorité temporelle de S. S. Le gouvernement du granduc, auquel nous avons fait pressentir que nous l’aurions volontiers secondé, n’a non plus fait jusqu’ici aucune demande dans ce sens auprès de nous. Il ne nous conviendrait donc pas d’aller nous jeter dans ces entreprises sans y être invités par les intéressés eux-mêmes, et surtout en présence des difficultés qui surgissent déjá du côté de l’Autriche, et de celles plus graves encore que nous devons prévoir et auxquelles nous devons nous tenir prèts á faire face.
Quant aux lombards compromis dans les derniers événements, vous pourrez, en prenant connaissance des documents qui sont entre le mains de S. E. le comte Gallina, vous convaincre que le gouvernement du roi ne néglige rien pour tâcher d’adoucir leur sort, et qu’il considère comme un devoir de conscience et d’honneur de soutenir leurs intérêts autant que les nôtres mêmes.
C’est avec une véritable satisfaction que j’ai vu dans le postscriptum de votre dépêche précitée, que monsieur le comte Borromée a accepté l’offre de continuer à servir dans la carrière diploniatique, oú ses connaissances et les sentiments élevés qui le distinguent, sont un sûr garant de ses succès.
Agréez, monsieur le ministre, les nouvelles assurances de ma considération très-distinguée.
G. de Launay. |