leur prédécesseur, des éloges de villes et de peuples. On prétend que Lycurgue fut le premier qui fit rassembler et rédiger les poésies d’Homère. Mais ce législateur qui ne fit pas écrire ses propres lois, comment se serait-il occupé à faire écrire des vers dans Sparte, ville pauvre et grossière? Solon régla l’ordre dans lequel les chantres dans les fêtes publiques (in queste, tali poésie non erano, apparemment, intermezzi, tanto piú se si cantavano in ordine) devaient chanter les diverses poésies homériques, et Pisistrate les fit diviser ensuite en deux grands poëmes, l’Iliade et l’Odyssée. Aristarque les subdivisa en 24 livres d’après le nombre des lettres de l’alphabet grec. Alors se présenta une classe d’hommes, les diaskeuastes, espèce de censeurs ou de critiques qui cherchèrent à mettre de l’harmonie et de l’accord dans ces chants ainsi réunis et coordonnés; ils lièrent des parties détachées, levèrent des contradictions, supprimèrent des vers, des passages interpolés, etc. Mais ce travail ne fut pas fait avec assez d’art pour qu’on ne découvre des traces de leurs soudures; et leur jugement ne fut pas toujours assez sain pour qu’ils sussent distinguer ce qui appartenait à Homère d’avec les interpolations de ses successeurs. À l’exemple de Wolf, M. Müller signale plusieurs passages qui paraissent prouver que l’Iliade et l’Odyssée (4321) n’avaient point cette unité que ces poëmes presentent aujourd’hui, et qu’ils n’ètaient dans l’origine que des chants lyriques détachés. Cependant Aristote ne les considéra que sous la forme qu’on leur avait donnée à Athènes, et célébra Homère comme poëte épique. Depuis, on ne vit plus dans l’Iliade et l’Odyssée que deux poëmes épiques. Assurément il règne une sorte d’unité dans chacun de ces deux poëmes; mais c’est la même qu’on trouve, par exemple, dans les romances espagnoles sur le Cid, lorsqu’on les lit de suite. Dans l’Odyssée on pourrait enlever les quatre premiers chants