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tion et la perception: (voyez, St. Mill, Bain, Wundt, Spencer etc.). Le plus gros ouvrage de M.r Ribot s’appelle «La psychologie des sentiments», et il est accompagné de «La logique des sentiments» de l’«Essai sur les passions», et de quantité d’études, dans l’«Attention», les «Maladies de la volonté», l’«Imagination» etc., qui roulent sur l’inconscient et les faits affectifs.

A peine amorcée, la réforme commencée par lui subit une déviation étrange. Et c’est là qu’agirent les causes externes. Pour M.r Ribot et son école, (M. M. Pierre Janet, G. Dumas et tant d’autres) il ne s’agissait que d’élargir le champ de la psychologie expérimentale, de la science positive des faits psychologiques. Il ne s’agissait que de la faire progresser, comme Huyghens ou Newton avaient fait progresser la science positive des faits matériels sur Descartes et Galilée. Ainsi se constituait en France, comme du reste par ailleurs autour d’autres savants illustres, une école de psychologie scientifique, bien décidée à faire rester la psychologie dans l’esprit positif et expérimental que lui avaient insufflé les Mill, les Bain, les Lewes, les Taine, les Wundt, les Ferri, les Sergi etc.. Mais elle était bien décidée aussi à la faire progresser, à élargir son domaine, autant qu’il se pourrait, en utilisant toutes les méthodes profitables, pourvu qu’elles fussent rigoureusement contrôlables, qu’elles répondissent à toute les exigences de la logique scientifique.

Seulement, et nous arrivons ici aux causes externes qui déchaînèrent la crise, ces modifications nécessaires dans toute science qui marche, étaient par ailleurs considérées à un tout autre point de vue. Elles dénonçaient, pour certains, la faillite complète de la psychologie scientifique. C’est que nombre d’esprits, métaphysiciens ou religieux, (je m’empresse de dire que je n’entends pas par là tous les esprits métaphysiciens ou religieux: qu’il n’y ait pas d’équivoque) n’avaient pas vu d’un très bon œil, ou si l’on veut, sans une arrière-pensée ou un regret, se constituer la psychologie comme science positive. Très sincèrement beaucoup d’entre eux, dans ce groupe, croyaient et croient encore qu’il est impossible de faire des choses de l’esprit une science qui s’inspire des mêmes idées directrices que les autres sciences déjà constituées. Une psychologie, ou une sociologie calquée sur ces modèles, utilisant, en les adaptant sans doute, mais utilisant la même inspiration méthodologique, leur semblent un mythe. L’esprit, par sa nature même, est rebelle à des méthodes de ce genre. La science de l’esprit ne peut s’effectuer qu’à l’aide des méthodes mêmes que les savants rejettent partout ailleurs comme métaphysiques. «La véritable science de P esprit est la métaphysique» ont écrit sous une forme ou sous une autre des penseurs comme Lachelier, Lagneau, Bergson, en France. La psychophysiologie