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la mécanique classique | 9 |
forces considérées plus haut, dont la loi est fournie par certaines observations particulières et ensuite généralisée. À ce point de vue la question se pose à peine d’approfondir la nature de l’attraction; l’essentiel est de pouvoir la mesurer statiquement comme l’a fait Cavendish avec sa balance. Cette attraction à distance est cependant pour les physiciens un grand scandale; il est dans l’esprit de la physique moderne que les actions doivent s’exercer par l’intermédiaire d’un milieu, et il est étrange que l’attraction paraisse faire exception. On pourrait évidemment se demander s’il y a une bien grande différence, au point de vue des principes, entre une action à très petite distance et une action à grande distance; mais on croit s’entendre suffisamment quand on distingue entre les actions moléculaires et les actions à distance sensible.
Quoiqu’il en soit, des théories dans le genre de celles de Lesage qui attribuait l’attraction aux impulsions communiquées aux corps par les particules d’un milieu très subtil sont pleines d’intérêt, mais d’aucune d’elles on ne peut tirer jusqu’ici de conséquences susceptibles d’une vérification expérimentale. L’attraction reste une force étrange qui ne semble pas avoir de propagation, et n'est altérée ou déviée par aucune substance connue. Il n’y a pas d’écran pour la gravitation; la découverte d’un tel écran aurait d’immenses conséquences, tant au point de vue pratique qu’au point de vue théorique. Seul le héros d’un roman de H. Wells, Les premiers hommes dans la lune, a connu une substance imperméable à l’attraction qui lui permit, au moyen d’une sphère enduite de cette substance, de se rendre dans notre satellite où il a laissé son secret.
Avant d’arriver à cette substance merveilleuse, on résoudra sans doute d’autres problèmes moins lointains. C’est ainsi qu’on s’est proposé récemment de reprendre dans un liquide des expériences analogues à celles de Cavendish, et il se pourrait que la mesure de l’attraction newtonienne entre deux corps plongés dans un liquide modifiât quelques unes de nos idées à ce sujet.
IV.
L’ensemble des travaux de Galilée, de Huyghens et de Newton avait conduit à regarder que les circonstances déter-