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276 pensieri (4331-4332)

la gioventú n’era sparita per sempre (M.lles Busdraghi) (10 agosto 1828).


*    Sur l’idiome moldave; extrait d’un manuscrit de M. le C.te d’Hauterive (Wilkinson, Tableau de la Moldavie et de la Valachie; traduit par M. de La Roquette, 2e édit., appendix, n.9). Cette langue, rude et grossière, est évidemment d’origine romaine; mais à ce sujet l’auteur établit une hypothèse particulière. Il suppose qu’il existait d’abord à Rome une langue populaire qui avait des articles, des verbes auxiliaires et toutes les formes embarrassantes qui, selon l’auteur, annoncent l’enfance de la civilisation. Pendant que les orateurs et les écrivains créèrent la langue classique, remarquable par sa précision et son élégance, la langue du peuple se propagea dans les provinces de l’empire et s’y modifia dans la suite d’après le génie, ou les relations des habitants. Ainsi, selon le comte d’Hauterive, le français, l’italien, l’espagnol, le moldave, ne sont pas dérivés de la langue de Cicéron et d’Auguste: ces idiomes ont une origine plus ancienne; ils viennent d’une langue antérieure, celle des premiers habitans de Rome. Le moldave surtout lui paraît être un reste de ce langage grossier. À l’appui de cette hypothèse l’auteur donne six tableaux,  (4332) dont les deux premiers font connaître les temps des verbes auxiliaires être et avoir, en français et en moldave. On y voit que le moldave a des temps composés comme le français. Le troisième tableau comprend le verbe moldave iou laud, je loue. Le quatrième tableau tend à prouver que les quatre langues romaines vivantes, c’est-à dire le français, l’italien, l’espagnol et le moldave ont plus de rapport l’une avec l’autre qu’avec le latin. Il semble pourtant que ces exemples ne sont pas tous bien choisis; par exemple, le mot moldave zoon est aussi éloigné du mot français jour que du latin, et le mot moldave