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sais-tu-faire? — Sire, répond Huon, je sais beaucoup de métiers, et je vous les dirai s’il vous plait. — Soit, répond Pamiral, je suis prét à t’écouter; mais garde-toi de te vanter de choses que tu ne saurais faire, car je te mettrai à Pépreuve. — Sire, je sais muer un épervier; je sais chasser le cerf ou le sanglier; quand je l’ai pris, je sais corner la prise, et mettre les chiens sur la voie. Je sais servir à table; je sais jouer aux tables et aux échecs de faon à battre qui que ce soit. — Bon, réplique Pamiral, là je trarrete, et au jeu d’échecs je vais t’éprouver. — Laissez-moi achever, sire,puis vous me mettrez à Pépreuve sur tei point qui vous conviendra. — Continue donc, tu parles bien. — Sire, je sais encore endosser un haubert, porter Pécu au cou et la lance, diriger un cheval, et vaincre à la joute qui voudra se présenter. Je sais encore entrer dans les chambres des dames et m’en faire aimer. — Voilà bien des métiers; je m’en tiens aux échecs. J’ai une fille, la plus belle qu’on puisse voir, et qui sait fort bien jouer aux échecs, car je n’ai jamais vu un gentilhomme la mater. A toi revient, par Mahomet, de jouer avec elle; si elle te fait mat, tu auras le cou coupé. Mais, écoute;