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le subconscient | 77 |
cience avec les phénomènes cérébraux, connaissances que nous n’avons en aucune façon. Ce n’est pas à l’occasion des symptômes mal connus d’une maladie mentale qu’il faut essayer de résoudre ces grands problèmes de métaphysique.
À mon avis nous avons bien d’autres problèmes psychologiques et cliniques à résoudre à propos du subconscient sans nous embarrasser de ces spéculations. Il me semble juste de se préoccuper tout d’abord des rapports qui existent entre la dépersonnalisation des psychasténiques et la subconscience des hystériques. Il faut étudier les types intermédiaires que l’on rencontre beaucoup plus souvent que je ne pensais autrefois.
On se souvient d’une observation étrange présentée autrefois par M. William James à propos d’une malade qui avait pris en horreur son bras anesthésique, l’appelait «old stump, vieux chicot», et cherchait à le blesser. J’ai en l’occasion d’observer moi-même cette année un cas analogue qui me semble fort intéressant. Une femme de 30 ans, Sah… a présenté depuis longtemps des accidents hystériques qui se sont développés depuis l’âge de 20 ans à la suite d’une émotion terrible. Elle soutenait son père avec son bras gauche pendant qu’il cherchait à se lever de son lit. Mais il succomba tout à coup à la rupture d’un anévrisme et tomba sur sa fille; celle-ci fut renversée et resta quelque temps sous le cadavre. Elle eut à la suite de violentes crises d’hystérie et une paralysie plus ou moins complète du bras et de la jambe gauche qui ont duré avec des alternatives plus d’un an et que je n’ai pas observées à ce moment. Ces accidents ont guéri et la malade prétend être restée complètement normale pendant plusieurs années. L’année dernière des pertes d’argent, puis la mort de sa mère ont rappelé la maladie primitive oubliée depuis près de dix ans. Après une période de fatigues, de tristesses et d’agitations elle fut prise tout à coup d’un sentiment ou d’un délire bizarre que rien ne pouvait expliquer et que rien ne lui avait suggéré. Elle se plaignait que son bras gauche était brusquement changé, qu’elle ne comprenait pas ce changement et ne pouvait pas le supporter. Son bras lui semblait être devenu quelque chose d’étranger à sa propre personne. «Ce n’est plus ma main, c’est comme la main de quelqu’un d’autre… ce n’est plus une main humaine, c’est comme la main d’un animal, la main d’un reptile… je veux qu’on me rende ma main à moi…». Elle ne voulait plus se