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qu’il l’a pensé un moment. Là encore, il a dû reconnaître que l’expression nouvelle, quelque heureuse et «admirable» qu’on la suppose, ne saurait être prise dans le sens d’aptitude à produire un effet utile.


VI.


«Dans tous les cas, dit Tait, où l’énergie est dormante, elle prend le nom d’«énergie potentielle1».

L’idée de distinguer l’énergie dormante et l’énergie active était excellente, et elle trouve une application légitime en mécanique pure. Dans un système conservatif, il y a constance de la somme des deux termes: énergie statique et énergie dynamique, avait dit tout d’abord Thomsom, — énergie potentielle et énergie actuelle, a dit ensuite Rankine, — énergie potentielle et énergie cinétique, ont dit enfin Thomson et Tait, qui ont fait adopter ce terme d’énergie cinétique pour représenter la demi-force vive ou «la quantité de travail qu’une masse peut développer en vertu de son mouvement 2»;

Mais en créant ces deux expressions symétriques: énergie potentielle, énergie actuelle, Rankine avait eu de plus hautes ambitions. Il avait prétendu créer une nomenclature qui fût générale, et permît de ranger en deux catégories et eu deux seulement toutes les formes diverses de l’énergie.

Pour Rankine «l’énergie actuelle ou sensible est une condition mesurable, transmissible et transformable dont la présence est cause qu’une substance tend à changer son état à un ou plusieurs points de vue. En cas de tels changements, l’énergie actuelle disparait et est remplacée par:

«L’énergie potentielle ou latente, qui est mesurée par le produit d’un changement d’état par la résistance contre laquelle est fait ce changement.

«La force vive de la matière en mouvement, la chaleur thermométrique, la chaleur rayonnante, la lumière, l’action chimique et les courants électriques sont des formes d’énergie actuelle. Celles de l’énergie potentielle sont les puissances

  1. Esquisse historique, p. 73.
  2. Thomsom et Tait, Energy. Good Works, 1863.