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cette expérience ait eu pour témoins, non seulement les membres des sections de mathématiques et d’astronomie, mais aussi plusieurs physiciens et la section de météorologie tout entière.

Par contre. M. Belot était présent à la séance de la section de météorologie, et prenait part à ses débats, lorsque celle-ci, d’accord avec la section de physique, tenait dans le bel Institut de physique de la Faculté des Sciences, une réunion commune consacrée à la discussion de sujets connexes. M. Gabriel Guilbert présentait à la réunion son beau livre, qui venait de paraître, sur une «nouvelle méthode de prévision du temps», et M. Brunhes profitait des ressources de l’Institut et de la complaisance du personnel pour répéter devant un nombreux auditoire l’expérience fondamentale qui, selon lui, donne à la fois la justification et la clef des règles de M. Guilbert: cette expérience consiste, comme ou sait, à faire agir un courant d’air horizontal sur un tourbillon vertical: si le tourbillon est sinistrorsum, le courant horizontal, lancé droit sur le tourbillon, a pour effet de le déplacer sur sa gauche. M. Turpain dont les travaux font autorité en matière d’applications des ondes hertziennes, apportait à cette réunion commune le résultat d’essais qu’il a entrepris à l’Observatoire du Puy de Dôme, d’accord avec le météorologiste résident M. David, et présentait des feuilles d’inscription des décharges atmosphériques obtenues par M. David dans des conditions de régularité et de netteté qui ont fait grande impression sur les assistants. De même des courbes d’inscription de courants telluriques entre les deux stations de l’Observatoire du Puy de Dôme attiraient à la fois l’attention des physiciens proprement dits et des météorologistes.

La section de chimie, elle aussi, n’a pas manqué de communications de nature à intéresser les physiciens. M. Matignon lui avait réservé de nombreuses communications sur les équilibres chimiques, développement et application à des exemples concrets des idées qui font l’objet de son enseignement au Collège de France. En particulier l’étude des réactions de dissociation dans lesquelles un ou plusieurs solides donnent lieu au dégagement d’un gaz, l’a conduit à l’énoncé de lois assez générales pour qu’il ait pu annoncer à l’avance une quantité de réactions devant s’effectuer dans des conditions de température que l’expérience est venue exactement vérifier: action de l’acide sulfhydrique sur les carbonates alcalins, décomposition du chloroplatinate de potassium; on a nettement la sensation que, sur la base de la thermodynamique et en même temps sur une connaissance approfondie de la chimie expérimentale, il s’élabore ici une véritable mécanique chimique.

Ces exemples choisis montrent mieux qu’une plus complète, mais sèche, énumération des mémoires présentés, quel est véritablement l’esprit de ces Congrès.

Dans les sections d’hygiène, de pédagogie, d’électricité médicale (celle-ci toujours très suivie dans les Congrès successifs), la réunion de savants adonnés à des disciplines diverses conduit de même à des discussions souvent fécondes et à des échanges d’idées bien faits pour combattre les inconvénients qui résultent de la spécialisation croissante. C’est en ce sens que l’Association continue à jouer ce rôle utile, et que les Associations qui, à côté d’elle, dans des pays voisins, s’inspirent de son