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214 | “scientia„ |
une conférence publique. Sir William Ramsay inaugurait cette tradition en 1908 au théâtre de Clermont, avec un éclat que l’on n’a pas oublié. Cette année M. Henri Poincaré a fait au théâtre de Lille une conférence sur la «mécanique nouvelle», où les lecteurs de ses articles et de ses livres ont retrouvé avec plaisir les idées originales auxquelles l’illustre savant a fait une belle fortune.
Quelques jours après, le Commandant Renard exposait, dans un des théâtres cinématographiques de Lille, le mécanisme et la théorie de l’aviation avec une précision et une clarté qui rendaient accessible à un nombreux auditoire tout l’essentiel de l’invention nouvelle.
Enfin M. le Docteur Calmette a, le jour même où il avait dirigé la visite de son Institut Pasteur, parlé à la Salle de la Société industrielle du problème de la vaccination contre la tuberculose en une langue, sobre et claire, d’où se dégageait une émotion comnmnicative.
Aux réunions qui ont lieu dans les diverses sections de ces Congrès sont rarement communiquées des découvertes sensationnelles, bien qu’elles aient parfois la primeur de nouvelles scientifiques intéressantes, telle la nouvelle de la découverte du krypton et du xénon dans des gaz venus du sol par l’intermédiaire de sources minérales, que M. Moureu a apportée à la section de chimie; les chimistes ont accueilli, avec d’autant plus de faveur cette nouvelle inédite, que jusqu’ici ces deux gaz rares avaient été exclusivement rencontrés dans l’atmosphère, et n’avaient pas été, comme l’hélium et l’argon, trouvés dans des gaz venus du sol. Mais il faut reconnaître que l’intérêt de ces réunions consiste surtout en des échanges d’idées, et en des échanges d’idées entre spécialistes appartenant à des sections différentes, ce que permettent moins aisément les séances des sociétés limitées à une seule branche de la science.
Pour nous borner aux sciences mathématiques et physio-chimiques, on peut en citer deux on trois exemples. M. Belot, qui avait déjà présenté au Congrès de Clermont un intéressant essai de cosmogonie tourbillonnaire, à montré à Lille comment l’hypotèse dualistique qu’il substitue au monisme du système de Laplace lui permet d’expliquer la formation de nébuleuses spirales: il suffit ici de partir du choc d’un tourbillon gazeux sur une nébuleuse amorphe. De même si l’on restitue son importance à l’idée d’une translation d’un système en rotation — idée absente de toute l’oeuvre de Laplace — on arrive à mieux comprendre la formation du relief de la terre. Il en résulte, dit M. Belot, que la cosmogonie devient un chapitre de la balistique et que tout astre en formation doit être considéré comme un projectile allongé (tube tourbillon) se déplaçant dans un milieu résistant (nébuleuse amorphe). Par suite la terre doit être renflée vers l’avant de sa trajectoire d’entraînement, c’est-à-dire du côté du pôle Nord, et effilée vers l’arrière, c’est-à-dire du côte du pôle Sud, et l’on explique ainsi que la rotation ait déformé vers l’ouest les continents de l’hémisphère austral. Et devant les sections de mathématiques et d’astronomie, M. Belot a répété une curieuse expérience, suggérée par sa conception et dans laquelle une grosse boule de terre glaise commençant à sécher, formée autour d’un tube cylindrique qu’on peut légèrement tordre, prend par cette torsion une conformation superficielle qui reproduit certains traits caractéristiques du relief terrestre. Il est intéressant que