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212 | “scientia„ |
les morphologistes en général. Cela tient peut-être à la circonstance que dans cette première réunion les biologues, se trouvant pour la première fois assemblés sans distinction de sections, ne s’étaient encore suffisamment accordés entre eux. C’est à la même cause — la nouveauté de cette expérience — que l’on doit attribuer quelques inconvénients que nous croyons utile de signaler ici: le fait que quelques-unes d’entre les communications présentaient un intérêt trop spécial, et que les organisateurs du congrès n’ont pas eu l’idée de disposer l’ordre des travaux de manière à renvoyer ces thèmes spéciaux aux dernières séances.
Dans la classe physico-mathématique une discussion très importante a été provoquée par le rapport de Tullio Levi-Civita sur la théorie des électron. Et puisque c’est là une question d’actualité qui offre un haut intérêt théorique, nous nous flattons que nos lecteurs nous sauront gré d’en exposer le contenu en quelque détail.
Suivant Levi-Civita, on n’a pas encore des raisons suffisantes pour être certain que les radiations électriques, ainsi que les rayons β et les rayons cathodiques, soient constituées par des parcelles électriques se suivant avec une grande vitesse mais à une grande distance l’une de l’autre (régime balistique); on pourrait penser, au contraire, qu’elles sont serrées de manière à former comme un jet continu (régime hydraulique), car cette conception suffit pour justifier les résultats expérimentaux connus, tels que la déviabilité électrique et magnétique, le transport de charges électriques etc. Levi-Civita développe dans ses détails cette théorie qui offre l’avantage de rendre inutiles les hypothèses particulières faites par Lorentz-Einstein, Abraham et Langevin sur les liens cinématiques intérieurs de l’électron, desquels dépendrait la forme de celui-ci dans le mouvement. Il rappelle à ce propos les difficultés que ces théories auraient encore à surmonter lorsqu’un examen critique plus soigné parviendrait à établir la vérité de l’hypothèse fondamentale commune à toutes, celle du régime balistique. Une expérience décisive entre l’interprétation balistique et l’hydraulique se déduit des calculs de Levi-Civita, et précisément la déviation subie en un champ magnétique par les rayons cathodiques devrait être, suivant cette dernière, à peu près inversement proportionnelle à l’intensité du courant dans le tube.
Max Abraham, présent à la réunion, fait la remarque que cette dernière conséquence mène à cette autre, que l’intensité du courant doit être proportionnelle à la racine carrée de la chute de potentiel, et il ne sait voir quelle serait la cause de cela. Il reconnaît que la dynamique de l’électron présente encore des points obscurs; et en tout cas il ne croit pas que l’expérience puisse, dans les conditions actuelles, décider entre les diverses hypothèses avancées par rapport à sa forme dans le mouvement.
Corbino rappelle les anciennes raisons qui déposaient déjà décidément en faveur de la théorie balistique; particulièrement la constance du rapport e (entre la charge électrique et la masse apparente de l’électron hypothétique) reconnue au moyen des rayons cathodiques, des ions photoélectriques et des centres d’émission de la lumière (phénomène Zeeman), tandis que dans les deux derniers cas on a sans aucun doute affaire à une distribution discrète, nettement discontinue des électrons. Il rappelle les expériences de Rutherford et Geiger sur les rayons α qui en démontrent