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réflexive, intuitive, etc.. Toute la terminologie des anciennes métaphysiques (depuis Platon et Aristote) enrichie de métaphores et de termes nouveaux y passe. Les méthodes d’analogie métaphorique qui leur étaient aussi chères qu’aux anciennes magies y sont presque uniquement employées. Je n’aurais donc pas tort, bien que tout cela nous soit apporté au nom d’une expérience directe, d’employer pour les désigner le mot de métaphysique, — du moins aux yeux des esprits positifs. C’est bien à un retour offensif (et quelle vigoureuse offensive!) de la métaphysique, pour employer le vocabulaire d’usage, que nous voyons exposée la psychologie.

Qu’allaient penser de tout ceci les psychologues, les six-cents personnes qui, s’intéressant aux titres les plus divers à la psychologie, s’étaient réunies au Congrès de Genève? Voilà, sous les discussions de détail, ce qu’il était intéressant de noter, moins dans les affirmations littérales que dans les tendances sourdes qu’on allait pouvoir surprendre durant cinq journées de discussions parfois vives.

Notons que les Congrès de psychologie avaient déjà affirmé l’abandon de l’ancienne attitude trop étroite des psychophysiologistes purs, en changeant le titre primitif de Congrès de psychologie physiologique. Il y avait là l’influence certaine de ’élargissement du champ de la psychologie, tel que nous l’avons noté plus haut. Mais on pouvait y voir aussi un encouragement aux vues nouvelles. Et de fait le Congrès de psychologie comptait cette année quelques uns de leurs partisans. D’autre part les questions mises à l’ordre du jour — suivant une excellente méthode — , comprenaient précisément les principales questions sur lesquelles s’étaient faites les plus importantes modifications de la psychologie scientifique, et partant qui avaient servi de prétexte au retour offensif de la métaphysique. Citons immédiatement la question de la méthode en psychologie des faits religieux, celle de la psychologie des sentiments, celle du subconscient et enfin celle des tropismes. La question de la mesure de l’attention aurait pu, elle aussi, fournir un débat intéressant, car elle mettait directement en cause les laboratoires. Elle a été laissée au second plan par suite de l’absence regrettable des rapporteurs. Et puis les autres concentrèrent l’attention et prolongèrent la discussion aux dépens du reste.

On conçoit tout de suite le parti qu’on a pu tirer depuis quelques années de la psychologie des faits religieux, surtout à la suite des livres sur l’expérience religieuse. Pour certains esprits, il est incontestable que la mise en évidence d’un facteur inconnu qui se présenterait comme un inconnaissable au titre purement scientifique, serait une aide inouïe apportée à la plus chère de leurs causes. Or, il s’est trouvé précisément que, tandis