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RASSEGNA DI PSICOLOGIA




La psychologie et la métaphysique.


Le VIe Congrès de psychologie tenu a Genève au mois d’Aôut de cette année arrivait à un moment, je n’oserais pas dire décisif, mais certes marquant, dans l’histoire des efforts que la psychologie fait depuis un demi-siècle pour se constituer comme science. Elle aussi, comme tant d’autres sciences, comme la science en général d’ailleurs, vient de subir et est encore en train de subir une crise profonde. Notre époque pourra se vanter d’avoir été révisionniste, même révolutionnaire en matière scientifique. Les principes qu’on croyait les mieux établis, ont été mis en discussion. Ils ne s’en sont pas toujours tirés sans dommages. Les théories qu’on croyait les mieux assises ont été rejetées sur le métier. Elles n’en sont le plus souvent pas sorties indemnes. En psychologie, science en formation, (les psychologues les plus orthodoxes n’y contrediront pas; d’ailleurs quelle science n’est pas en formation perpétuelle?) plus que par tout ailleurs on pouvait s’attendre à une crise de croissance. Elle n’a pas manqué.

Cette crise peut se définir à un double point de vue. Elle a été due à la foi à des causes internes et à des causes externes. A des causes internes d’abord: la psychologie avait eu, comme science, tous les défauts de la jeunesse. Elle avait multiplié les affirmations arbitraires. Elle avait été dogmatique et intransigeante. Elle s’était cru constituée sur des bases presque définitives, alors que les mathématiques remanient encore les leurs: l’association, la méthode physiologique et son concomitant, le parallélisme physio-psychologique, la psychométrie, voilà quels furent les plus importants et les plus incontestés de ces dogmes, parmi ceux qui prétendirent faire la science, et uniquement la science, de l’esprit. Nous pouvons y ajouter la définition — confrontée d’ailleurs aux métaphysiques vétustés — de la psychologie comme science du