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NOTE CRITICHE




L’état actuel du problème mutationniste.


La notion de mutation commence à être bien connue en France, grâce aux efforts d’un disciple actif de De Vries, L. Blaringhem, qui a publié dans sa thèse la relation d’intéressantes expériences sur la variation du mais1, et qui en outre a assumé et mené à bien la lourde tâche de traduire, non à la vérité le gros ouvrage «Die Mutationstheorie», mais le volume résumé et considérable encore qui renfermait les conférences faites par le savant d’Amsterdam aux étudiants de l’Université de Berkeley2 «Species and Varieties».

Ce volume n’a pas été sans causer quelques désillusions qui se sont vivement manifestées dans divers compte-rendus; et il est certain que le texte est souvent touffu et la terminologie flottante. Mais, de ces défauts incontestables la raison est apparente: si c’est des recherches des éleveurs que Darwin a tiré sa conception de la sélection naturelle, la notion de mutation a été obtenue par De Vries des recherches pratiques des agriculteurs et des horticulteurs, et le souci pratique apparaît sans cesse dans les travaux et dans les écrits de cet éminent biologiste; peut-être même a-t-il accentué encore cette tendance dans ces conférences à des étudiants américains, conférences où les conseils et les exemples de culture ne sont pas loin d’occuper la première place, au détriment de l’enchaînement logique des conceptions, noyées sous l’abondance d’exemples particuliers, souvent inadéquats par quelque côté. D’autre part, la traduction française des leçons du

  1. L. Blaringhem, Mutation et Traumatismes. Paris, F. Alcan, 1908. In-8°, de 250 pages avec 8 planches.
  2. Hugo de Vries, Espèces et Variétés. Tradution de L. Blaringhem Paris, F. Alcan, 1909, In 8° de 550 pages. «Biblioth. Scientif. internat.».