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de l'utilité scientifique des collections, ecc. 399

le florin, le franc, l’esterlin, le gros, la pougeoise, le ducat, le sequin, la pistole, le marabotin, pour ne citer qu’un bien petit nombre d’espèces, comparativement à toutes celles qui furent en usage, Combien de gens s’imaginent que les monnaies d’or et d’argent de Philippe le Bel sont en métal altéré, parce qu’il est de mode de donner à ce prince l’épithète de faux monnayeur!

Mais voici, Messieurs, que nous touclions au seuil des temps modernes: le moment est venu de clore cette causerie un peu austère. Lorsque M. le Ministre de l’Instruction publique, par une insigne et trop bienveillante faveur, me fit l’honneur, il y a quelques semaines, de me designer pour prendre la parole dans cette solennelle réunion, et voulut bien m’inviter à occuper cette place où m’ont précède tant d’hommes éminents ou illustres, je me suis demandé, non sans inquiétude, de quel sujet je pourrais vous entretenir. Au risque de paraître prêcher pour mon saint, j’ai pensé a faire de la numismatique le terrain neutre sur lequel toutes les Sociétés savantes ne refuseraient pas de se rencontrer et de se donner la main. Figure de second pian, la numismatique se plaît à être l’humble servante de toutes les branches des sciences historiques qui ont en vous leurs représentants les plus autorisés. En ce temps de recherches précises et de sévère critique, où chacun est force de s’enfoncer dans une spécialité étroite, parce qu’il vaut mieux être profond sur un point que superficiel en toutes choses, une collection de monnaies anciennes est la source historique où chaque spécialiste est assuré de trouver quelque élément utile à ses recherches. Voilà pourquoi je souhaiterais de voir les séries numismatiques se développer dans nos musées de province: tout le monde y trouverait son profit: artistes et historiens, érudits et dilettantes, économistes, géographes, philologues, moralistes; car ce microcosme des médailles — j’aurais voulu le démontrer plus amplement — est bien la plus complète et la plus fidèle évocation du passe que nous procurent les sciences historiques.

N’avons-nous pas, Messieurs, tous tant que nous sommes, pris plaisir, dans notre jeune âge, à feuilleter maintes