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398 | ernesto babelon |
des monnaies, qui ne sont que de grossières imitations des tétradrachmes de la Macédoine ou des statères d’or de Philippe père d’Alexandre; que ces imitations se propagent graduellement à travers le pays des Helvètes, des Séquanes, des Éduens, jusqu’aux Arvernes qui frappent les beaux statères au nom de Vercingetorix. Vous aurez trace ainsi avec ces monnaies, sur la carte de la Gaule, comme une grande et large voie que je ne puis mieux comparer qu’à la Voie lactée au milieu de la carte du ciel: c’est le chemin suivi par le commerce, c’est la route des Gaulois au temple de Delphes, c’est la ligne de communication de la Gaule avec la Grèce, c’est-à-dire avec l’un des deux grands foyers de la civilisation antique. Et jugez de quelle utilité scientifique peut être une pareille constatation pour éclairer des textes plus ou moins obscurs, ou expliquer certaines découvertes archéologiques! D’autres monnaies gauloises vous diront le rayonnement du commerce des colonies grecques de Massilia, de Rhoda, d’Emporiae; elles vous donneront la plus riche nomenclature de noms gaulois qui existe; elles vous montreront les Romains s’insinuant lentement dans notre pays et s’y créant des alliés avant d’en faire la conquête.
Vous savez de même, Messieurs, tout le parti que la philologie et la géographie ont tire des 1,200 noms de localités et des 2,400 noms de personnes qu’on a jusqu’ici relevés sur les monnaies mérovingiennes; plusieurs d’entre vous, enfin, ont puisé les plus utiles renseignements sur les origines de la féodalité dans la numismatique de l’époque carolingienne. Sans doute, la numismatique du moyen âge ne saurait être comparée à celle de l’antiquité, parce que les types monétaires s’immobilisent et que les documents écrits sont trop nombreux pour qu’on puisse espérer combler des lacunes historiques par les monnaies. Aussi est-ce à un autre point de vue qu’il faut se placer pour en tirer un parti scientifique. L’histoire monétaire a, par elle même, son attrait et son importance; et puis n’est-il pas nécessaire à l’historien et à l’économiste, par exemple, de savoir exactement ce qu’étaient les variétés d’espèces monétaires qu’ils trouvent mentionnées dans les textes: le parisis, le tournois, l’agnel,