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384 | rivista di scienza |
s’est consacré à des recherches sur la vie et l’œuvre de Lamarck ne connaît du Discours de l’an XI que l’exemplaire possédé par la bibliothèque du Muséum à Paris; de celui du 1806 il en a vu un dans la bibliothèque de feu A. Milne-Edwards (et il parait s’être perdu) et un second qui appartient à M. Giard. Cela suffirait à légitimer une réimpression, faute de laquelle d’ici à quelque décade ces œuvres auraient pu être définitivement perdues.
Les quatre discours, prononcés dans des circostances analogues offrent bien des points communs; d’une manière générale ils nous montrent l’élaboration progressive des principes fondamentaux auxquels Lamarck a donné une forme définitive dans sa Philosophie zoologique publiée en 1809. La place que ce livre célèbre tient dans l’histoire de la Biologie donne à elle seule un grand intérêt historique à ces ébauches successives. La pensée de Lamarck est des plus curieuses à étudier de près et à situer dans les connaissances de son temps. On l’y voit poser dans toute sa largeur le problème de l’origine et des transformations des formes vivantes; à une époqué où la théorie cellulaire n’était même pas ébauchée, où le nom même de tissu cellulaire introduit par Bichat avait une autre signification; il est guidé par une sorte d’instinct à une autre conception qui n’est pas tellement différente de celles que l’avenir a consacrées. Tel autre passage à propos des hydres d’eau douce, contient en puissance nos idées modernes sur le phototropisme. S’adressant à ses auditeurs il les met en garde contre la sécheresse de la Zoologie descriptive, et ce qu’il dit à ce sujet pourrait être d’hier.
Au reste il n’y a pas lieu aujourd’hui de découvrir Lamarck, mais de signaler au public épris de synthèse scientifique que la Eivista a groupé, des pages qui en raison de leur rareté en librairie devraient être généralement ignorées.
M. le prof. Giard, un des représentants les plus illustres des doctrines néo-lamarckiennes a fait précéder ces discours d’une préface où il indique à grands traits l’influence que la pensée de Lamarck a exercée en dehors même de la Biologie, au XIX siècle sur la Littérature et la Sociologie. Reproduisons ici la phrase qui la termine: «puisse cette publication servir de première pierre au monument plus grandiose que les jeunes naturalistes français ont le dévoir d’élever bientôt à la gloire de l’auteur de la Philosophie zoologique».
- Université de Paris.