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Il semble que c’est là le rôle du postulat d’inertie dans la pensée de Newton. Ayant conçu les forces comme des actions istantanées à distance, il a du penser sa Lex I comme équivalente au principe suivant:

En chaque instant le mouvement d’un point matériel donné se continue de telle sorte que la position et la vitesse acquise par le point en un instant successif sont celles qu’il acquièrerait s’il avait été arrêté et on le laissait partir d’un état de repos, sous l’action des forces qui le sollicitent en la position où il se trouve, et en lui ajoutant la vitesse qu’on suppose lui avoir ôté.

Il est sous-entendu que les forces sollicitant un point en repos se mesurent statiquement, et il faut ajouter que dans l’hypothèse précédente on suppose qu’en arrêtant le point matériel en mouvement ou ne déplace pas les corps qu’on conçoit comme produisant les forces qui agissent sur lui.

En vérité le postulat que je viens d’énoncer n’est pas équivalent á la Lex I de Newton, si on n’admet pas que les force, soient produite par des actions istantanées de la matière á n’importe quelle distance; mais ce sont là les seules forces que Newton ait eu à considérer.

Partant, si l’on veut exprimer complètement ce que Newton admet, en partie sans le déclarer explicitement, il convient de remplacer sa Lex I par le postulats que nous venons d’enoncer, et que nous pourrons désigner sous le nom de «principe d’inertie généralisé».

Sous cette forme on voit clairement quel est le rôle de l’hypothese introduite; il s’agit de ramener la continuation du mouvement à la loi élémentaire du mouvement commençant. Et à ce point de vue toutes les observations sur les mouvements des planètes confirment le principe par une vérificaton indirecte, qui a pourtant un degré d’approximation étonnant1.


  1. L’écart maximum de la prévision théorique établie sur les hypothèses newtoniennes correspond à un angle de 8”, soit la moitié de 1” de temps, dans le mouvement de Mercure pendant un siècle. Pour les autres planètes l’écart angulaire ne surpasse par 2”. Pour la lune il atteint 15” (1” de temps) en deux siècles et demi.
    Voire Tisserand, Traité de mécanique céleste, T. IV, chap. 29.