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dans l’économique. Or ces causes, je les ai dites déjà. J’ajouterai seulement l’indication d’une difficulté que je n’ai pas mentionnée encore: celle qui résulte, dans bien des questions économiques, de la nécessité de mesurer des phénomènes qui en fait tout au moins ne sont pas mesurables. Pour vérifier une théorie comme la théorie autrichienne de la détermination des prix, il faudrait connaître, pour un marché, l’estimation que les vendeurs et les acheteurs font des marchandises qui seront échangées; et cela est manifestement impossible.

Que reste-t-il donc, comme moyen de savoir si une théorie économique du genre des théories autrichiennes est vraie ou non? Point d’autre moyen que de considérer cette théorie en elle-même, de voir si les faits élémentaires sur lesquels elle se base ont été bien observés, si la théorie ne présente pas de vice logique, etc. Mais pour employer ce moyen, il faut tout d’abord faire confiance à la méthode par laquelle la théorie en question a été construite: et beaucoup s’y refuseront. Il faut ensuite prendre la peine d’étudier la théorie avec soin, l’embrasser à la fois dans son ensemble et dans ses détails: et c’est là un effort que bien peu de gens voudront s’imposer.

Ainsi, les résultats auxquels on peut arriver quand on s’inspire des conceptions de l’école autrichienne sur l’économique seront presque toujours imparfaits; et même s’ils ne le sont pas, ils pourront toujours être contestés ou méconnus. Ne nous étonnons donc pas, dès lors, si ces conceptions se heurtent encore à la contradiction et au doute. Félicitonsnous, plutôt, des progrès qu’elles ont faits. Compie je l’ai indiqué déjà,» l’activité de l’école autrichienne proprement dite est bien ralentie, et paraît presque épuisée. Est-ce dû à la cohésion trop étroite de cette école, à la trop grande docilité de ceux des disciples qui ont voulu continuer l’oeuvre des maîtres — cohésion, docilité qui ne peuvent être que des causes de stagnation intellectuelle — ? Cela tient-il à ce qu’un courant très puissant, dans tous les pays allemands, entraîne vers l’étude des questions pratiques les meilleurs esprits et la tentation est toujours forte, pour l’économiste, de verser complètement dans cette étude — ? Il suffira de constater le fait. Mais l’influence des travaux de l’école autrichienne, à cette heure, est grande en Angleterre, plus grande encore en