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quoi les marchandises s’échangeront selon cette loi, il ne nous explique pas suffisamment le mécanisme de la détermination des prix. Et il en est de même pour Walras: celui-ci est détourné de nous donner ces explications, nécessaires pourtant, par le souci qu’il a de traiter mathématiquement le problème des prix.


III.

Les conclusions auxquelles j’arrive sont favorables aux conceptions de l’école autrichienne. Il y a lieu d’approuver, ce me semble, les idées des économistes autrichiens sur l’objet et sur la méthode de l’économique. Mais alors la question se pose de savoir pourquoi ces idées, si elles ont des partisans, ont aussi des adversaires, pourquoi elles ne se font pas accepter de tous les économistes.

Dirons-nous qu’il est des gens qui préfèrent à la recherche «théorique», à l’analyse, le travail purement historique parce que ce travail est à bien des égards plus facile, parce qu’il permet l’utilisation d’aptitudes intellectuelles plus communes, et qu’il expose moins à la critique ceux qui s’y adonnent? Dirons-nous qu’il est d’autres gens qui ne réussissent pas à s’intéresser aux questions spéculatives, ou qu’une hâte excessive d’aborder les problèmes pratiques empêche d’approfondir ces questions? Cela n’expliquera pas comment on peut, si souvent, mépriser ou dédaigner, dans l’économique, l’investigation proprement scientifique. Et cela n’expliquera surtout pas comment, chez ceux qui admettent l’importance de cette investigation et qui s’y adonnent, des divergences d’opinion peuvent exister, touchant la manière dont elle devra être conduite.

Ce qu’il faut prendre en considération, ici, c’est Aie l’emploi de la méthode préconisée par les Autrichiens ne permet guère, quelque habilement qu’on la manie, quelque simples que soient — relativement — les questions auxquelles on l’applique, d’arriver du premier coup à édifier des théories parfaites et définitives; il s’en faut même de beaucoup: et l’on prendra texte de cela pour douter ou pour nier que la méthode convienne pour l’étude des questions économiques.

C’est que les écueils sont nombreux que l’on rencontre lorsqu’on veut se servir de la méthode des Autrichiens. Com-