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l’école économique autrichienne 329


tigation scientifique extrêmement précieux: qu’il suffise de citer des sciences comme la physique, la chimie, la biologie. Mais il faut se rendre compte que dans l’économique, les conditions de l’investigation scientifique sont tout autres que ce qu’elles sont dans les sciences ci-dessus.

Tout d’abord l’économiste ne peut point pratiquer sauf peut-être dans des cas exceptionnels — l’expérimentation. Cela tient, entre autres choses, A la solidarité qui unit, aujourd’hui surtout, les phénomènes économiques par groupes très étendus, et qui fait que l’action d’un individu, d’un expérimentateur, est impuissante à produire, par rappori aux faits qu’il peut se proposer d’étudier, des effets appréciables. Il ne me sera pas possible, pour vérifier telle hypothèse que j’aurai formée sur la question des prix, ou de l’intérêt, de modifier — comme il serait nécessaire, de faire le cours des marchandises ou le taux de l’intérêt sur le marché.

Reste donc, comme fondement pour l’induction, l’observation. Il faudra que celle-ci nous présente dans la réalité des applications spontanées, si l’on peut ainsi dire, de ces méthodes logiques par lesquelles des relations causales peuvent être découvertes. Mais cela n’arrivera que bien rarement: et la raison en est dans la très grande complexité de ces phénomènes auxquels s’attachent les partisans exclusifs de l’induction. Reprenons l’exemple de l’intérêt du capital. Notant les variations que le taux de cet intérêt a subies, dans les divers pays, d’une époque à l’autre, notant en même temps les variations concomitantes de tels et tels autres phénomènes économiques, est-il concevable que l’on arrive jamais a expliquer le fait de l’intérêt? On peut hardi,ment répondre que non. Et, il n’est pas besoin pour cela de se londer sur une théorie de l’intérêt à laquelle on sera arrivé par quelque autre voie: il suffit de considérer la multiplicité des phenomenes avec lesquels le phénomène de l’intérêt, manifestement, se trouve en relation.

Ce n’est pas tout. Faisons l’induction plus efficace qu’elle n’est à coup sûr. Pour pouvoir l’employer, il sera indispensable — c’est là un point que trop souvent l’on oublie, ou que l’on ne veut pas voir — de recourir à des hypothèses. L’induction ne saurait aller sans une hypothèse qui la guide, qui l’inspire. Or ces hypothèses sans lesquelles on ne saurait pro-