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l’école économique autrichienne 327

L’étude historique, tout d’abord, satisfait par elle-même notre curiosité. Elle nous procurera par là un plaisir qui sera plus ou moins vif. Cela dépendra, notamment, de la diversité et de l’étrangeté des tableaux, des choses que l’histoire nous fera connaître: ainsi l’histoire naturelle, qu’elle s’occupe des espèces disparues ou des espèces existantes, présente un grand attrait à cause des formes variées, des mœurs curieuses, comme l’on dit, des êtres qu’elle nous présente; il n’est pas besoin, d’autre part, de parler de cet intérêt dramatique que l’on trouve dans l’«histoire», au sens familier du mot. Et il faut tenir compte également, ici, de la proximité plus ou moins grande, par rapport à nous, des faits auxquels l’histoire s’attache: nous désirons savoir, par exemple, comment ont vécu les générations qui nous ont précédés sur la terre, de la même manière, pour les mêmes raisons qui font que nous désirons connaître la vie des individus dont nous descendons.

En deuxième lieu, l’histoire constitue une réserve de matériaux qui serviront à découvrir ou à vérifier des lois. D’un réserve pareille, il est des sciences qui peuvent se passer presque complètement: telles la physique ou la chimie. C’est que les phénomènes dont ces science s'occupent sont des phénomènes relativement très simples, et qui en raison de cette simplicité même se répètent identiques un nombre considérable de fois, que l’on peut reproduire à volonté. Mais prenons ces faits qui sont la base de certaines parties de la sociologie: les institutions politiques ou juridiques, si l’on veut. Ce sont des faits éminemment complets, et qui pour cette cause évoluent perpétuellement sans que jamais d’une époque à l’autre, d’un pays à l’autre on les retrouve exactement identiques. Il est donc nécessaire, pour permettre la constitution de la science sociologique, que l’on étudie les institutions politiques et juridiques qui ont existé ou qui existent, et que l’on conserve, après l’avoir faite, l’histoire de ces institutions1.


  1. J’ajouterai que la connaissance historique supplée dans une certaine mesure à la connaissance scientifique, lorsqu’on ne peut point parvenir à celle-ci. Les successions qui se sont produites dans le passé, et où l’on ne peut pas discerner sûrement des relations causales, permettant quelquefois d’émettre des prévisions avec quelque probabilité. On peut en outre, en prolongeant dans l’avenir les courbes dessinées par le faits dans le passé récent, se donner une idée de ce que sera cet avenir, ou du moins l’avenir le plus prochain.