Pagina:Rivista di Scienza - Vol. II.djvu/331


l’école économique autrichienne 323


cette formule — , le prix sera déterminé par l’estimation que font de la valeur des biens les deux couples-limites, celui d’une part du dernier acheteur admis et du premier vendeur exclu, celui d’autre part du premier acheteur exclu et du dernier vendeur admis.

Que devient, dès lors, cette loi si souvent énoncée par les économistes, d’après laquelle le prix des biens multipliables serait réglé par leur coût? Elle apparaît comme une loi dérivée, qui a son fondement dans la théorie exposée ci-dessus. Chacun cherchant à tirer le meilleur parti dos moyens de production qu’il possède, la production s’organisera en telle façon que chaque sorte de moyens productifs donne autant que possible, dans tous les emplois divers qu’elle recevra, le même produit. Supposons (pie chaque quintal do fer demande, pour être obtenu, journées dé travail, et que la journée de travail soit payée 1 florin. Par suite des progrès de la technique métallurgique, on arrive à obtenir le quintal de fer avec seulement 2 journées de travail. Le fer, tout d’abord, continue à se vendre 3 florins le quintal. Mais alors, dans cette branche de la consommation qui absorbe le fer, les besoins se trouvent n’être satisfaits qu’autant qu’ils sont en mesure de payer 1,50 florin pour chaque journée de travail, tandis que dans toutes les autres branches ces besoins sont satisfaits qui paient la journée de travail 1 florin. Cela ne saurait durer: on développera la production du fer, on offrira du fer en plus grande quantité, et cela, jusqu’à ce qu’on atteigne ces besoins qui pour se satisfaire peuvent donner 1 florin seulement par journée de travail, en d’autres termes, jusqu à ce que le prix du fer soit descendu à 2 florins le quintal.

On le voit, le prix des biens multipliables tend — perpétuellement — vers leur coût. Mais il ne fait que tendre vers lui. Et il est indispensable d’entrer dans l’analyse de tantôt si l’on veut comprendre pourquoi il en est ainsi, mieux que cela, si l’on veut pouvoir donner un sens à la notion même du coût de production.

2. Théorie de l’intérêt. — La théorie générale de la valeur fournit la clef de tout le problème de la distribution des richesses: car ce sont des échanges toujours — prenons ici le mot dans son sens le plus large — qui donnent naissance aux différents revenus. L’application, toutefois, de la théorie de la valeur aux questions diverses de la distribution n’est