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d’usage. Il reste à parler de la valeur d’échange, du prix. Cette deuxième sorte de valeur procède de la première. Comment? Pour l’expliquer, je m’attacherai exclusivement à l’une des hypothèses que l’on doit envisager ici: celle d’une multiplicité de vendeurs se trouvant, sur un marché, en présence d une multiplicité d’acheteurs.

Soit par exemple un certain nombre de vendeurs qui amènent au marché chacun un cheval. Rangeons ces vendeurs d’après l’estimation croissante qu’ils font de la valeur de leurs chevaux. Le premier estime son cheval 100 florins les autres 110, 150, 170, 200, 215 florins, etc. Rangeons les acheteurs, d’autre part, d’après l’estimation décroissante qu’ils font de la valeur des chevaux. Le premier est disposé à payer pour un cheval, s’il le faut, 300 florins; les autres sont disposes à payer, respectivement, 280, 260, 240, 220, 210, 200 florins, etc. Dans ces conditions, il sera vendu 5 chevaux; et le prix du marché s’établira entre 210 et 215 florins, c’est-à-dire entre le prix au-dessous duquel ne pouvait pas monter le premier des acheteurs exclus, et celui au-dessous duquel ne pouvait pas descendre le premier des vendeurs exclus. Le prix ne pourra pas être inférieur à 210 florins: car alors il y aurait plus de 5 acheteurs qui pourraient acheter, tandis qu il n y aurait que 5 vendeurs — au maximum — pour vendre. Il ne peut pas être supérieur à 215 florins, car il y aurait plus de 5 vendeurs qui seraient en mesure de vendre, tandis qu’il n’y aurait que 5 acheteurs — au maximum — pour acheter. Ce n’est pas la peine de représenter la suite des tâtonnements, des marchandages par lesquels on arrivera au prix que j’ai dit: cette suite, au reste, peut se développer en toutes sortes de façons. Ce qu’il faut comprendre, c’est qu’il n y aura qu un prix sur le marché: notre premier acheteur en effet - le premier d’après la série de tantôt — ne voudra pas payer plus cher que le dernier acheteur admis, et rien ne l’obligera à payer plus cher; le premier vendeur d’autre part ne voudra pas vendre moins cher que le dernier vendeur admis. Or, n’y ayant nécessairement qu’un prix, ce prix devra être tel que le nombre des ventes qu’il rend possibles soit égal au nombre des achats: il sera donc celui que j’indiquais.

D’une manière générale — on me dispensera de fournir les autres exemples qu’il faudrait introduire pour justifier