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la théorie électromagnétique de l’univers | 253 |
pourraient se faire sur les charges liées à la matière (un morceau d’ambre frotté, par exemple), mais il vaut mieux s’affranchir de ce poids mort, et raisonner sur l’élèment simple et universel qu’est l’électron. Ou arrive ainsi aux résultats suivants:
Toute charge électrique est entourée par un champ électrique — c’est en quelque sorte sa définition.
Un champ électrique agit sur elle; elle tend à s’y déplacer dans une direction déterminée.
Tant qu’elle est au repos, elle ne produit aucun champ magnétique, et, inversement, un champ magnétique n’agit pas sur elle. Mais dès qu’elle est en mouvement, ces deux actions se manifestent, elle engendre un champ magnétique autour d’elle, et devient sensible à l’action d’un champ magnétique extérieur.
Toutes ces propriétés prévues par la théorie, l’expérience en montre l’existence. Dans le cas des charges liées à la matière (corps électrisés), l’observation est gênée par le poids mort se cette matière; les propriétés prévues se manifestent avec toute leur simplicité dans le cas des rayons cathodiques, ce qui confirme encore cette idée que ces rayons consistent bien en charges électriques libres, sans aucun support matériel.
Ces charges libres manifestent en outre de l’inertie. Leur trajectoire est rectiligne en l’absence de toute action extérieure; une pareille action est nécessaire pour modifier la grandeur ou la direction de leur vitesse. Faut-il, sous prétexte que l’inertie est un des attributs fondamentax de la matière, revenir à l’idée d’un support matériel de ces charges pour expliquer leur inertie? En aucune façon. Une charge électrique libre — si l’ont veut, un point de convergence des lignes de force — doit être doué d’inertie, en vertu des propriétés électromagnétiques de l’espace vide. Si cette charge est animée d’un mouvement rectiligne et uniforme, elle est entourée par son champ électrique et son champ magnétique; ces deux champs voyagent avec elle, ils quittent une partie de l’espace pour en envahir une autre; il y a échange d’energie entre les diverses régions de l’espace, mais cela n’exige aucune action extérieure. Au contraire, tout changement de vitesse entraîne une modification dans l’arrangement des lignes de force, et cela ne peut avoir lieu que sous l’action d’une énergie étrangère. Pour employer le langage de la