Pagina:Rivista di Scienza - Vol. II.djvu/253


la théorie électromagnétique de l’univers 245


des forces bien autrement grandes. L’attraction universelle, malgré les effets grandioses qu’elle produit dans l’Univers, nous apparaît ainsi comme une particularité minuscule des propriétés de la matière, on serait tenté de dire comme un terme du second ordre, qu’il n’est pas absurde de négliger jusqu’à ce que les termes du premier ordre soient bien connus.

Restent seulement les phénomènes optiques et électromagnétiques. Par lesquels doit-on commencer l’étude des propriétés de l’espace vide? Evidemment par les plus simples. Or l’étude même superficielle de l’Optique apprend, en dehors de toute hypothèse, que la lumière est un phénomène vibratoire; c’est quelque chose de périodique qui se propage. Au contraire, un phénomène électromagnétique peut être constant, invariable; c’est évidemment par eux qu’il faut commencer l’étude de l’éther. Qui songerait à commencer l’étude des propriétés d’un gaz en faisant d’abord la théorie de la propagation du son dans ce fluide? Celle-ci ne sera possible que lorsque l’étude des propriétés statiques aura donné les éléments nécessaires.

C’est donc par l’électromagnétisme qu’il est rationnel de commencer l’étude des propriétés de l’éther.

A ce point de vue, l’expérience nous révèle deux espèces distinctes d’actions transmises par l’éther, chacune mise en évidence par un appareil d’épreuve particulier. On les désigne sous les noms d’action électrique et d’action magnétique. Les appareils d’épreuve nécessaires pour les mettre en évidence sont évidemment des corps matériels, les seuls qui tombent sous nos sens. Il n’y a aucun cercle vicieux à s’en servir sans être fixé sur leur nature. C’est ainsi que, depuis des années, je me sers de mes yeux pour étudier la lumière, et je n’ai jamais disséqué un oeil humain; l’étude approfondie de l’anatomie de cet organe ne me ferait faire aucun progrès en optique.

Pour l’étude des actions électriques, l’appareil d’épreuve est un corps électrisé (si l’on veut, un morceau de verre frotté) librement suspendu. Partout où ce corps manifeste une tendance à se déplacer (ou, si l’on veut, partout où il subit une force), nous dirons qu’il y a champ électrique. Nous attribuons cette tendance au déplacement non pas directement à l’action à distance de quelque autre corps placé dans le voisinage, mais bien à l’action immédiate du milieu dans