Pagina:Rivista di Scienza - Vol. II.djvu/252

244 rivista di scienza


l’espace vide, bien que, si l’on veut, on puisse se le représenter comme rempli par un milieu, qui, en tout cas, n’a aucun rapport avec un fluide subtil, ni avec aucune autre matière; nous ne chercherons pas à deviner ses propriétés, mais bien à les découvrir par l’expérience.

N’y a-t-il pas déjà, dans ce qui précède, une contradiction? L’espace vide peut-il avoir des propriétés? Là où nous ne découvrons rien, peut-il se passer quelque chose? Oui, car cet espace peut transmettre diverses actions; nous ne pouvons les constater que par l’intermédiaire de la matière, mais celle-ci ne sert que d’appareil d’épreuve, et on peut très bien la faire disparaître dans l’énoncé des lois relatives aux actions dont elle nous révèle l’existence. C’est ainsi, par exemple, que mes yeux me servent à constater qu’une lampe est allumée, et cependant les propriétés de mon oeil ne paraissent pas dans l’énoncé des lois du rayonnement.

Quelles sont donc les actions que peut recevoir un corps de la part de l’espace vide qui l’entoure? En d’autres termes, quelles sont les actions que l’espace vide peut propager? En laissant de côté celles qui sont visiblement dues à un projectile matériel qui a traversé l’espace, il en reste fort peu; on peut les classer sous les trois rubriques suivantes:

Actions électriques et magnétiques;
Radiations lumineuses;
Attraction universelle, comprenant la Pesanteur.

Ce dernier phénomène a, pour nous, une importance pratique énorme: c’est lui qui nous retient à la surface de la Terre, qui fait l’unité, l’existence, de chaque astre; c’est lui qui règle les mouvements astronomiques, et qui, en particulier, nous retient assez près du Soleil pour que nous puissions profiter de son rayonnement. Cependant, on va le négliger pour le moment, et cette manière de faire est justifiée par l’extrême petitesse de la force dont il s’agit, tant que les masses mises en jeu ne sont pas énormes comme les masses des corps célestes. Que l’on prenne deux sphères de Plomb, ayant chacune un décimètre de diamètre; chacune pèse environ 5 kilogrammes; qu’on les approche aussi près que possible, c’est-à-dire presque au contact; elles s’attirent, mais la force ainsi produite est à peu près égale au poids de 2 centièmes de milligramme! La moindre électrisation des boules, le moindre phénomène électromagnétique, produiront