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242 | rivista di scienza |
à le douer de propriétés, plus ou moins analogues à celles de nos corps élastiques; ces propriétés doivent être telles qu’elles rendent compte des actions électromagnétiques dont l’expérience a révélé l’existence et les lois. Parmi les auteurs de ces tentatives se trouvent les plus grands noms de la science moderne (il suffit de citer ceux de Maxwell et de Lord Kelvin); malgré les propriétés bizarres qu’ils ont attribuées à cet éther, ils ne sont pas arrivés à représenter convenablement l’ensemble des phénomènes observés.
La conclusion à tirer de ces tentatives infructueuses semble devoir être celle-ci: si les phénomènes électromagnétiques sont produits par les modifications d’un milieu qui remplit tout l’espace, on ne peut pas deviner ses propriétés par analogie avec celles de nos corps élastiques.
L’étude de l’optique aurait pu laisser prévoir cette conclusion: l’analogie entre la propagation de la lumière et celle du son à travers l’air dut certainement frapper les premiers inventeurs de la théorie ondulatoire de la lumière; il est certain que plusieurs d’entre eux se représentaient l’éther comme un milieu élastique très peu dense, plus ou moins analogue à un gaz raréfié. L’ayant, sans trop de raisons, qualifié de fluide, on devait inconsciemment le douer des propriétés que possèdent réellement les fluides matériels (c’est-à-dire les liquides et les gaz). L’étude plus approfondie des vibrations lumineuses montra, dès les travaux de Fresnel, que la propagation de la lumière n’avait que des analogies assez lointaines avec celle du son dans un gaz. Un esprit hardi comme Fresnel ne pouvait se laisser arrêter pour si peu: il voyait, d’une manière certaine, la lumière se propager par ondes transversales; il ne pouvait douter de l’existence d’un milieu qui propageait ces ondes; sans chercher à préciser les propriétés de ce milieu, il se contentait d’admettre que ses propriétés, bien différentes de celles d’un gaz ou de tout autre corps élastique, étaient telles que cette propagation fût possible. A la même époque Arago, esprit plus timoré, considérait une pareille propagation comme une impossibilité mécanique, parcequ’il se représentait l’éther comme un fluide, identique par ses propriétés à un liquide ou à un gaz.
Concluons donc que l’éther est un milieu, ayant ses propriétés spéciales; il est impossible de le bâtir avec de la matière.
Est-ce, au fond, bien surprenant? Quelle raison avons-