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un cas particulier d’un phénomène bien plus général, celui de la pesanteur. Mais, dira-t-on, le mouvement de l’horloge ne serait expliqué que si l’on avait l’explication de la pesanteur. Il n’en est pas moins vrai que la question a fait un grand pas. Il y avait, si l’on veut, deux énigmes dans l’Univers (sans compter les autres): celle de l’horloge, et celle de la pesanteur. De ces deux énigmes, il n’en reste qu’une, la première étant venue se fondre, en quelque sorte, dans la seconde. La pesanteur, elle-même, se trouve expliquée le jour où l’on découvre qu’elle est un cas particulier d’un phénomène encore bien plus général, celui de l’attraction universelle, en attendant que celui-ci, à son tour, vienne prendre place comme conséquence de quelque autre fait plus général encore.

Le développement de la Physique doit alors l’amener à l’état suivant: un petit nombre de phénomènes, irréductibles entre eux, obéissant à des lois déduites de l’expérience, servant à expliquer tous les autres, avec leurs lois. Lorsqu’une science est encore dans l’enfance, le nombre de ces faits indépendants est très grand; chaque fait, pour ainsi dire, est isolé des autres; on les catalogue, un peu au hasard, et c’est bien alors que l’on peut dire qu’aucune mémoire humaine ne peut contenir l’ensemble de la science. Ce fut le cas de l’Astronomie avant Kepler et Newton, de l’Optique avant Fresnel. Peu à peu les faits indépendants se condensent; un grand nombre de faits deviennent la conséquence d’un seul, et chaque science finit par reposer sur un très petit nombre de faits fondamentaux. Ces faits, servant de base aux diverses sciences, ne sont probablement pas eux-mêmes indépendants: notre division des phénomènes naturels en diverses sciences n’est qu’une conception de notre esprit; un même fait peut englober, par voie de conséquences, des phénomènes classés dans des sciences différentes. On peut ainsi prévoir le moment où toute la science reposera sur un très petit nombre de faits fondamentaux, acceptés comme point de départ, dont tous les autres seront des conséquences.


II.


Tout fait qui, dans cet ensemble, reste isolé, qui n’apparaît pas comme une conséquence de quelque autre plus général, peut être considéré comme mystérieux. C’est évidem-