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est donc venu de jeter un coup d’œil d’eusemble sur son oeuvre, pour la comprendre et pour la juger.

II.


Les économistes autrichiens ont voulu, tout d’abord, revendiquer les droits de la science économique, ils ont affirmé que cette science existe, et doit être cultivée.

Comme nous l’avons vu, l’école historique mettait au premier plan les travaux descriptifs et statistiques; elle assignait comme tâche principale à l’économique d’observer la diversité, qualitative d’une part, quantitative de l’autre, des phénomènes, de reconnaître les types différents que les phénomènes présentent, et de soumettre ces phénomènes à la mesure. Puis de cette étude les économistes historiens passaient, parfois sans transition, et toujours trop rapidement, à l’étude des questions pratiques.

Les économistes autrichiens n’ont jamais songé à nier l’utilité de l’observation des faits, passés ou présents; et ils n’ont jamais songé non plus à nier l’importance des questions pratiques. Mais pour ce qui est de ces questions, c’est de l’art économique qu’elle relèvent; et quant à l’observation des faits, elle ne saurait en aucune façon suffire à constituer la science économique. Il n’y a de science que du général: c’est un point suffisamment établi depuis Socrate, Platon et Aristote. Si donc il doit exister une science économique, cette science devra consister non pas en une réunion de faits, mais en un ensemble, et si possible en un système de lois.

Sur le sens du mot loi, il importe d’éviter qu’aucune équivoque puisse naître. Certains partisans de l’historisme ont prétendu que l’étude historique des faits nous permettait d’atteindre, nous donnait immédiatement des lois. Ce qu’ils désignent ici par ce mot — on se sert également de l’expression lois de développement — , ce sont ces schèmes qui résument les transformations successives de tel ou tel ordre de phénomènes, ce sont les courbes qui figurent certaines évolutions. Mais quand on emploie le mot loi de la sorte, on le détourne de sa signification véritable. La courbe qui représente l’évolution de tels ou tels faits concrets, par conséquent particuliers, appartient encore à la catégorie du particulier. Et le propre d’une loi, c’est d’être générale.