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la fonction du sommeil | 153 |
prend le pas sur les autres», ou «A chaque instant un organisme agit suivant la ligne de son plus grand intérêt». — Il m’est impossible de m’arrêter ici sur la conception scientifique de l’instinct, et sur les caractères (globalité, souplesse, plasticité, possibilité de stimuli secondaires, etc.) qui le distinguent du simple réflexe1.
En résumé, le sommeil n’est pas un état purement négatif, passif, il n’est pas la conséquence d’un simple arrêt de fonctionnement; il est une fonction active, d’ordre réflexe, un instinct, qui a pour but cet arrêt de fonctionnement. Ce n’est pas parce que nous sommes intoxiqués ou épuisés que nous dormons, mais nous dormons pour ne pas l’être.
Quant à savoir sur quelles portions cérébrales agissent, en fin de compte, ces divers excitants, c’est ce que nous ignorons. Nous ne savons pas davantage s’il existe un centre plus ou moins localisé recueillant ces diverses impressions.
Psychologiquement le sommeil est — ceci n’est pas une hypothèse, mais une simple description — un état de désintérêt pour la situation présente, de distraction totale. L’individu qui dort ne s’adapte plus à ce qui l’entoure; ou du moins il
- ↑ Voir sur cette question mon Esquisse déjà citée, p. 278 et suiv.