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152 | rivista di scienza |
dans les circonstances normales, le sommeil précède l’épuisement. Cette constatation, qui est capitale, nous ouvre des horizons tout nouveaux. Si le sommeil précède l’épuisement, il n’en est pas un effet secondaire, un accident. Il est alors un processus autonome. Mais quel est le but de ce processus? pourquoi précède-t-il l’épuisement? Cette question n’offre aucune difficulté pour le biologiste qui connait la grande importance des phénomènes d’anticipation dans la conservation de la vie. Il est fort utile que les fonctions commencent à se déclencher avant que la conservation de l’individu ou de l’espèce soit réellement en danger: la pupille se contracte avant que le rayon lumineux ait brûlé la rétine, l’oiseau prépare son nid un certain temps avant la ponte, etc. — Si donc le sommeil précède l’épuisement, c’est assurément pour l’empêcher. C’est une fonction de défense. En frappant l’animal d’inertie, le sommeil l’empêche de parvenir au stade d’épuisement.
Cette fonction active est un instinct; c’est ce que prouve le fait que le sommeil peut être reculé par l’intérêt ou la volonté. Nous constatons que le sommeil ne survient pas lorsqu’il est dans l’intérêt de l’individu de ne pas dormir à ce moment là. Le sommeil, comme tous les instincts, est régi par la Loi de l’intérêt momentané, que j’ai formulée ainsi: «A chaque moment c’est l’instinct qui importe le plus qui