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comme un charme. Allez dire à un urémique dans le coma que son lit prend feu, et vous verrez s’il réagira, et si ça dissipera son coma...!

6. La volonté favorise l’assoupissement. Lorsqu’on est éveillé par la sonnerie d’un réveil-matin, on peut à volonté, ou bien se lever, ou bien se remettre à dormir. D’autre part, ainsi que l’a observé Janet, il arrive souvent que les abouliques ne peuvent arriver à s’endormir.
7. La suggestion du sommeil, comme l’avaient deja remarqué Vogt et Forel, est inexplicable avec la doctrine de l’épuisement.
8. L’influence de l’obscurité, des excitations monotones, n’est pas davantage expliquée par les théories chimiques.
9. Le sommeil peut être partiel. On dort pour certains bruits et pas pour d’autres. Une mère est réveillée par les plus légers mouvements de son enfant, et ne l’est pas par le bruit bien plus fort du tonnerre ou des voitures passant dans la rue. Pourquoi cette fonction d’attention pour certaines excitations ne serait-elle pas aussi l’objet d’une usure ou d’une intoxication, si ces agents étaient vraiment les facteurs du sommeil?
10. La courbe de la profondeur du sommeil, telle qu’elle a été déterminée par les expériences de Kohlschütter, Michelson, de Sanctis, etc., n’a pas du tout la forme qu’elle devrait avoir si le sommeil était dû à une intoxication. Au contraire, cette courbe ressemble aux graphiques de travail et de fatigue (obtenus par exemple à l’ergographe); c’est comme si le sommeil était une activité qui se dépense peu à peu, et que le réveil survînt lorsqu’on est fatigué de dormir.
11. La conception toxique du sommeil est antiphysiologique. Il me parait inadmissible qu’un processus d’asphyxie des tissus, ou d’intoxication, assez violent pour mettre l’organisme hors d’état pendant 8 à 9 heures consécutives, se répète quotidiennement sans altérer en rien le tissu nerveux qui en a été le siège.
12. Le sommeil a une allure bien différente suivant les espèces animales. Les uns dorment le jour, d’autres la nuit. Certains ont un sommeil très court et léger, comme les oiseaux, dont le travail musculaire est pourtant d’une intensité colossale (et qui doivent fabriquer pas mal de substances ponogènes), d’autres ont un sommeil plus prolongé, d’autres encore