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la fonction du sommeil 147


rompraient les communications entre l’organisme et le milieu ambiant. Le sommeil ne serait autre chose que cet isolement. Cette hypothèse semble contredite par les faits (Stefanowska).

3. - Inhibition. Pour Brown-Séquard, le sommeil est le résultat d’une inhibition de l’activité intellectuelle. Pour Verworn, l’inhibition du sommeil résulte de la prédominance des processus d’assimilation sur les processus de désassimilation. — Forel et Oscar Vogt considèrent le sommeil comme une inhibition d’origine réflexe, qui serait déclenchée par divers facteurs psychiques.
4. - Défaut d’excitations. On a prétendu que l’état de veille n’est possible que si l’organisme est soumis à des excitations venant du dehors. Ces excitations faisant défaut, l’animal s’endormirait (Tarchanoff, Heubel). Certains hystériques s’endorment lorsqu’on leur bouche les yeux et les oreilles (Strümpell, Raymond, Pronier); mais ce sommeil n’a rien de commun avec le sommeil naturel (Seglas et Bonnus, Ballet). Borgherini a aussi constaté que la somnolence qui s’empare des chiens auxquels on a extirpé le cerveau et bouché les yeux n’est pas un sommeil réel. — L’absence d’excitations favorise sans doute le sommeil (nous verrons plus loin pourquoi) mais ne saurait rendre compte du sommeil normal qui survient au milieu des excitations les plus fortes. «On s’endort à l’Opéra malgré la lumière et le bruit», remarque justement Ch. Richet.

C) - Théories chimiques. — Tandis que les hypothèses précédentes (à part une ou deux exceptions) n’envisageaient que le mécanisme constitutif du sommeil, sans s’expliquer sur les raisons pour lesquelles ce mécanisme est mis en branle, les théories chimiques font un effort beaucoup plus considérable pour saisir le pourquoi du sommeil: elles s’accordent toutes pour considérer le sommeil comme résultant de la fatigue ou de l’usure produite par l’activité de la veille.

1. - Théories bio-chimiques. Le sommeil est dû a une asphyxie périodique du cerveau, soit à un appauvrissement du cerveau en oxygène (Sommer, Pflüger), soit à une usure de la substance cérébrale (Kohlschütter).
2. - Théories toxiques. Le sommeil est dû à une intoxication du système nerveux par certains déchets s’accumulant périodiquement dans le sang (Obersteiner, Preyer, Binz, Rachel, Errera, Bouchard). L’origine de ces substances ponogènes varie suivant les auteurs. Pour R. Dubois, c’est l’acide carbonique