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la parthénogénèse expérimentale etc. | 105 |
L’œuf mûr, étant privé d’ovocentre, n’a qu’une polarité et c’est pour cela qu’il ne peut se diviser. La fécondation a pour effet de lui procurer: 1° une masse de chromatine paternelle (non nécessaire à son évolution mais utile pour communiquer au produit les avantages d’une double lignée ancestrale); 2° un centrosome qui est ou pourvu d’une charge de signe contraire ou apte à recevoir une telle charge du cytoplasma ambiant. L’oeuf fécondé a donc cette double polarité qui lui permet d’effectuer la série de divisions successives qui constituent la segmentation.
Dès lors l’action des agents de la parthénogenèse expérimentale devient claire: elle consiste à communiquer à l’oeuf vierge cette seconde polarité qui lui manque. Les solutions électrolytiques qui constituent essentiellement ces agents doivent avoir pour effet, de donner une charge soit au cytoplasme, surtout s’il est dans cette condition neutre instable sur laquelle nous attirions l’attention il n’y a qu’un instant, soit plutôt à quelque élément du cytoplasme apte, de par sa constitution physico-chimique, à la recevoir, et à faire de lui le centrosome. Les nombreux asters qui apparaissent dans le cytoplasme ayant la première division sont un indice de cette action. Dès lors s’explique dans une certaine mesure ce fait contradictoire de l’universalité d’action des électrolytes et de l’action prépondérante de certains d’entre eux1.
Il y a loin de ces vagues indications à une explication complète et précise des phénomène. L’étude de ces questions n’est pas assez avancée pour qu’il soit prudent de tenter encore autre chose. Nous en savons juste assez pour comprendre que c’est là une conception fertile et qu’il y a lieu de travailler dans cette direction.
- Station Zoologique de Roscoff (Finistère).
Professeur à l’Université de Paris. |
- ↑ Les recherches que j’ai entreprises après avoir écrit ces lignes, expressément pour vérifier les idées qu’elles expriment, leur apportent une remarquable confirmation. En traitant les œufs vierges d’Oursins, même en solution isotonique à l’eau de mer, par un réactif coagulant, le tannin, puis par un stabilisant du protoplasme, l’ammoniaque, j’obtiens des résultats incomparablement plus complets et plus constants que par n’importe quel autre procédé.