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intéresse, comme les gouttes liquides, que nous venons d’étudier: comme elles, ils peuvent se fusionner en masses plus grosses; comme pour elles, il existe une tension superficielle au contact entre leur surface et le liquide intergranulaire.

La tension superficielle étant, en somme, une expression de la cohésion, il va de soi que, par son action, les granules doivent tendre à se fusionner toutes les fois que le mouvement brownien les amene au contact, et cela, d’autant plus énergiquement que la tension (ou cohésion) est plus forte. Sa tendance à reduire au minimum la surface libre est satisfaite par la coagulation, puisque le coagulum a une surface moindre que les granules qui l’ont formé. La tension superficielle est donc un facteur positif de la réunion des granules, c’est-à-dire de la coagulation. Même, si faible que soit sa valeur, elle devrait toujours produire cette coagulation, si elle n’en était empêchée par les facteurs négatifs de la coagulation, viscosité et surtout charges électriques, qu’elle ne peut vaincre que lorsqu’elle a une valeur suffisante.

Charges des granules. - Les granules d’une même substance ayant tous, dans le même liquide intergranulaire, des charges de même signe, se repoussent. Les charges sont donc un facteur négatif de coagulation ou un facteur positif de stabilisation.

En outre ces charges stabilisent le colloïde en diminuant la tension superficielle. On sait en effet, par la célèbre expérience de Lippmann, que la tension au contact de deux substances et maxima quand leur différence de potentiel est minima, et inversement. La chose est facile à objectiver. La tension superficielle d’un granule ayant une grandeur donnée, si sa surface vient à donner asile à un certain nombre d’électrons de même signe, ceux-ci se repousseront tangentiellement et diminueront d’autant l’attraction tangentielle qui constitue la tension superficielle. La chose reste vraie, qu’il s’agisse des charges appartenant en propre au granule, ou des charges d’une couche double, les deux lames de cette dernière contribuant ensemble au résultat.

Influence des électrolytes. — Si le liquide intergranulaire au lieu d’être de l’eau pure est additionné d’électrolytes ceux-ci vont d’abord modifier la tension superficielle de contact entre les granules et le liquide. Augmentant la tension du liquide ils vont diminuer la tension de contact et par là sta-