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centimètre cube d’une solution à 1% présentent, pour un poids d’à peine 2 centigrammes, une surface de 60 mètres carrés. La force qui tend à les précipiter, par suite de leur densité supérieure à celle du liquide périgranulaire, est donc si faible et la résistance due à la viscosité du liquide si énorme qu’ils restent indéfiniment en suspension. Ce n’est qu’après leui réunion en un coagulum de même poids et de surface beaucoup moindre qu’ils peuvent se précipiter.

Tension superficielle. — Pour saisir comment la tension superficielle peut intervenir dans la coagulation, il faut bien comprendre la nature de cette tension.

Dans une masse liquide au repos, à surface plane, toutes les molécules se pressent les unes contre les autres en vertu d’une force attractive qui est la cohésion. Cette cohésion, énergique à distance très faible, n’a, autour de chaque molécule, qu’une sphère d’action très petite, d’environ, 0μ,1 de diamètre. Au sein de la masse, chaque molécule est attirée également en tous sens par ses voisines, en sorte qu’elle n’a aucune tendance à se déplacer. Mais les molecules situées dans la couche superficielle, de 0μ,1 d’épaisseur, sont attirées en bas par les sous-jacentes, tandis qu’il n’y a au dessus d’elles que peu ou point de molécules pour les attirer en haut, en sorte que la résultante les attire vers la profondeur du liquide. D’ailleurs elles ne peuvent y pénétrer, toute la place étant occupé par des molécules identiques à elles, et cette résultante n’a d’autre effet que de comprimer le liquide sous-jacent. Cette compression, dite pression normale K a été évaluée, par des calculs ayant pour point de départ des hypothèses un peu incertaines, à un chiffre énorme: 10700 atm. pour l’eau. C’est pour chaque liquide une constante physique.

Dans cette même couche superficielle, les composantes horizontales de la cohésion produisent une compression tangentielle des molécules les unes contre les autres, et il faut exercer un certain effort pour les séparer, dépenser un certain travail pour produire un certain accroissement de la surface, Cette résistance de la couche superficielle à la séparation de ses éléments constitue la tension superficielle, . Comme K, est une constante physique dépendant seulement de la nature de liquide. On a convenu de lui donner pour mesure la force nécessaire pour rompre la couche superficielle sur 1 millimétré de longueur. Cette force, très faible, a été mesurés expéri-