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fices, diffusent la lumière, la polarisent; comme elles ils sont sans aucune action sur la tension de vapeur, le point d’ébullition et de congélation et sur la pression osmotique sauf pour les solutions concentrées sans grand intérêt par la biologie. Il diffèrent par là des solutions; mais, sous le rapport de la conductivité électrique ils s’en rapprochent et prennent place entre les solutions électrolytiques et les non électrolytiques: les granules possèdent en effet des charges électriques, mais très faibles relativement à leur masse et conduisent le courant, mais très peu. Laissant de côté leur action sur la lumière, nous examinerons ce qui est relatif à leurs charges électriques.

Si l’on établit une différence de potentiel entre deux électrodes plongeant dans un hydrosol, ou constate que les granules s’acheminent lentement vers l’un ou l’autre pôle.

Une question capitale est de savoir si c’est là un phénomène comparable au transport des ions ou si c’est un fait de cataphorèse. Dans le premier cas les granules auront des charges propres, comme les ions; dans le second, ce seront des particules inertes, pourvues par le liquide d’une couche double et chargées par la lame qui les entoure immédiatement.

On admet généralement que le transport des granules est un cas de cataphorèse. Mais, en présence du fait que, dans de l’eau distillée aussi pure que possible, les uns descendent le courant tandis que les autres le remontent, il est permis d’en douter. Si les granules n’ont pas de charges propres, ces différences ne pourraient s’expliquer que par de faibles quantités d’ions + ou — qui se trouveraient unies à eux à titre d’impuretés. La preuve qu’il en est ainsi reste à faire1. Si les déplacements des granules sous l’action du courant ne sont pas dus à de telles impuretés, il faut bien qu’ils aient des charges propres, car des particules sans charges propres et rigoureusement insolubles, chargées par le petit nombre d’ions libres fournis par la très faible dissociation de l’eau distillée, se porteraient toujours vers la catode, entraînés par la lame adhérente d’ions H de leur couche double2.


  1. Tout au moins en ce que concerne les colloïdes du protoplasma, il se pourrait qu’ils dussent leur charge à des ions H ou OH présents dans le granule, non à titre d’impureté, mais appartenent à des substances faiblement acides ou alcalines, faisant partie de la constitution chimique du granule.
  2. Si des parcelles de verre se meuvent vers l’anode, si dans un tube de verre l’eau se rend vers la catode, c’est parce que le verre se dissout lentement en émettant des ions.