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Mais alors, pourquoi introduire cette complication de l’ophélimité, et ne pas avoir simplement recours à la loi de l’offre et de la demande?

La réponse à cette question se trouve dans les considérations suivantes. Supposez un état économique, que nous nommerons I, en lequel un presbyte a des lunettes de myope, et un myope a des lunettes de presbyte. S’ils peuvent échanger entre eux ces lunettes, nous aurons un autre état, II, en lequel chacun des deux individus aura les lunettes qui lui conviennent. Supposez encore que chaque personne d’une certaine collectivité soit obligée d’acheter chaque année une quantité déterminée de sel. Il se peut que nous ayons ainsi un état économique du genre de celui que nous avons désigné par I; si ensuite des échanges sont possibles entre les membre de la collectivité, nous parviendront à un nouvel état du genre de celui qui a été désigné par II.

Il est évidemment très important de connaître si un état économique appartient au genre I, ou au genre II. Sur ce point les équations qui donnent la loi de l’offre et de la demande, ne nous fournissent aucune lumière. C’est pour résoudre ce problème que l’on a introduit la considération de l’ophélimité.

Une loi de l’offre et de la demande donnée au hasard peut ne pas être conciliable avec les condition qui determinent l’état II1; et par là même que, en une certaine étude, on suppose cet état, l’on exclut certaines formes des lois de l’offre et de la demande.

Les économistes littéraires ne soupçonnent nullement l’existence de semblables problèmes; ils ne sont même pas encore arrivés à comprendre qu’il était essentiel, pour savoir si un problème est déterminé2, de connaître si le nombre


    leurs erreurs habituelles. Quand puis à leur faire comprendre quelle est la nature des fonctions des prix lesquelles déterminent les quantités échangées (lois de l’offre et de la demande), il faut complètement y renoncer; ils n’arrivent même pas à se faire une idée lointaine du problème ainsi posé.

  1. Messieurs les économistes étyimologistes sont priés de remarquer que, si l’on a désigné ces états par des chiffres romains, cela ne veut pas dire que ce soient des états économiques propres à l’ancienne Rome.
  2. Un de ces économistes a fait recemment à ce sujet une bévue des plus comiques.