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les liquides cristallisés 229

on obtient des cristaux isolés, ayant la forme d’une double pyramide très allongée dont on n’a pu déterminer le nombre de faces et par suite le système cristallin. Ces cristaux, dont les faces et les arêtes sont courbes, polarisent vivement la lumière, et s’éteignent parallèlement à leur longueur; quand celle-ci est parallèle à l’axe du microscope, le cristal reste éteint dans toutes les orientations, ce qui permet de conclure à l’uniaxie optique. Pour étudier les propriétés optiques et cristallographiques, on peut d’ailleurs opérer autrement. L’oléate d’ammoniaque s’obtient en faisant passer un courant d’ammoniaque dans de l’acide oléique, légèrement étendu d’alcool. Si la saturation est complète, l’oléate se présente sous forme d’une substance jaune claire granuleuse, qui écrasée entre deux lamelles de verre se montre au microscope constituée d’une infinité de petites plages, à contours quelconques mais nets, aplaties perpendiculairement à un axe optique. Or, si l’on comprime une de ces plages, on y fait naître trois systèmes de macles, orientées à 120°, dont les limites sont absolument rectilignes. Deux conclusions resortent nettement de ces faits: tout d’abord le cristal est rhomboédrique, et en second lieu les particules y sont soumises à la répartition réticulaire. Mais il en est tout autrement si l’on malaxe l’oléate avec une petite quantité d’eau: les plages disparaissent, et si l’on écrase une parcelle de la matière entre deux lamelles de verre, on obtient une couche mince de substance trouble et présentant une polarisation d’agrégat. Mais la lamelle de verre exerce sur l’oléate une action d’orientation, et si l’on facilite cette action par des chocs répétés, au moyen d’une aiguille, on voit s’individualiser des plages homogènes, limpides et restant éteintes entre les nicols à 90°. Si l’on examine une de ces plages en lumière convergente, elle donne une croix noire et des anneaux colorés, qu’il n’est pas possible de distinguer de ceux donnés par la calcite, si ce n’est par le signe optique, qui dans l’oléate est positif. Cet oléate ainsi orienté est plus fluide et on peut le faire couler en agissant convenablement sur le couvre-objet. On constate alors que l’action de la lamelle de verre est suffisamment énergique pour maintenir l’orientation pendant l’écoulement et qu’en particulier les figures d’interférences, vues en lumière convergente ne sont nullement modifiées pendant l’écoulement. Nous décrirons dans un instant un exemple plus frappant du même phéno-