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222 | rivista di scienza |
Heureusement les recherches, qui eurent pour résultat de faire passer l’existence des faces au second plan, révélèrent dans les corps cristallisés tout un ensemble de propriétés pouvant servir à les caractériser, et l’on peut aujourd’hui définir ces corps de la façon suivante: Un corps cristallisé est homogène, c’est à dire qu’il possède les mêmes propriétés en tous ses points et suivant toutes les droites parallèles, ce qui exclut de la définition les roches, telles que le marbre ou le granit, qui sont bien cristallisées, mais qui doivent être considérées comme des associations de cristaux. En second lieu, les corps cristallisés sont anisotropes, en vertu de leur structure même, c’est à dire que leurs propriétés suivant des droites et des plans non parallèles ne sont pas identiques. Ne rentrent donc pas dans la définition les corps dont l’anisotropie est due à l’action de forces extérieures ou à la présence dans leur masse de corps étrangers tels le verre comprimé, la cellulose, etc.
Comme on le voit, le degré de dureté n’intervient en rien dans la définition et en effet les corps cristallisés peuvent présenter tous les degrés de cohésion: les uns sont solides, les autres relativement mous comme l’azotate d’ammonium, le camphre, etc.; ils peuvent être mous et avoir la consistence de l’huile d’olive, ou être tout fait liquides comme le p-azoxyanisol, etc. Les cristaux d’oxyhémoglobine sont un exemple très frappant des variations de consistance: frais, ils sont mous comme de la cire; exposés un instant à l’air, ils deviennent solides et cassants, sans que les autres propriétés soient modifiées. On reviendra d’ailleurs plus loin sur ce point, mais ce que nous devons faire remarquer de suite, c’est que les corps cristallisés solides sont susceptibles de présenter des caractères spéciaux: ils peuvent être limités par des faces planes satisfaisant à certaines lois, et on leur donne alors le nom de cristaux.
Or ces propriétés, propres aux corps cristallisés solides, présentent un caractère commun, qui permet de les distinguer des propriétés communes à tous les corps cristallisés. D’une part en effet, la vitesse de la lumière, la conductibilité calorifique, la conductibilité électrique, la magnétique, la dilatation, etc., varient avec la direction, mais ces variations sont continues, quand la direction change elle-même progressivement. Au contraire, les propriétés propres aux corps solides varient