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la mécanique classique 13


l’intégrale des équations différentielles du mouvement ne dépend pas ici de 2p arbitraires, mais seulement de 2q; car, à un instant déterminé, nous disposons seulement des variables visibles et de leurs dérivées premières.

On comprend alors que tous les mouvements, possibles pour nous, puissent dans certains cas s’éteindre. Une grosse difficulté se trouve ainsi écartée relativement au changement de t en — t dans les équations. Il reste toujours que les équations ne sont pas modifiées par ce changement, mais il n’est pas possible néanmoins de remonter le cours du temps, car nous ne pouvons, à un moment donné, changer le signe de toutes les dérivées premières, puis qu’il y en a p — q dont nous ne disposons pas. Il n’est donc pas impossible qu’un système irréversible puisse être conservatif et obéisse aux lois générales de la Mécanique classique.

De telles considérations ne plaisent pas, je le sais, à beaucoup de physiciens qui les trouvent arbitraires et infécondes. Je ne crois pas cependant qu’on puisse systématiquement refuser d’introduire des variables cachées, ou des masses cachées, comme disaient Helmholtz et Hertz. L’éther qui est formé de masses cachées joue un rôle essentiel en optique et en électricité, et que deviendraient les chimistes sans les atomes et les molécules qui sont, eux aussi, des masses cachées. L’introduction de variables cachées peut sans doute être délicate, mais de toutes parts, surtout en électricité, nous voyons aujourd’hui s’introduire do tels éléments, et il ne semble pas que ce labeur ait été infécond.

Il se pourrait même que certaines variables cachées devinnent des variables visibles grâce aux perfectionnement des méthodes de mesures, et il est loisible de faire le rêve que notre puissance sur les choses s’agrandira à mesure que q se rapprochera de p; nos approximations en mécanique deviendront ainsi de plus en plus serrées. Les cas chimérique, où p serait égal à q nous ramènerait à la réversibilité complète: nous pourrions alors remonter le cours du temps.


VI.


Que doit-on entendre par explication mécanique des phénomènes? C’est une question sur laquelle on est loin d’être d’accord. Si on adopte les points de vue qui précèdent, regardant tous les systèmes isolés comme conservatifs, il ne