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LA MÉCANIQUE CLASSIQUE
ET SES APPROXIMATIONS SUCCESSIVES.
On entend souvent répéter qu’une des grandes conquêtes de la science actuelle est d’avoir montré que les transformations du monde physique se font d’après les lois de la Mécanique. Il semble que, pour beaucoup de nos contemporains peu familiers avec le véritable esprit des méthodes scientifiques, il y ait des lois et des principes de la Mécanique qui soient au dessus de toute atteinte. C’est là une mentalité dangereuse par le caractère trop absolu qu’elle tend à conférer à la science, oubliant que celle-ci est essentiellement mobile et n’est formée que d’approximations successives. Le développement de la Mécanique est à cet égard particulièrement instructif; sans entrer dans des détails historiques minutieux qui peuvent prêter discussions, et en se bornant aux traits généraux, on peut se rendre facilement compte des approximations successives qui ont conduit aux lois générales de notre mécanique classique actuelle et mettre en évidence les cercles vicieux apparents inséparables de la fondation de toute doctrine scientifique. Nous indiquerons en même temps les difficultés qui se sont successivement rencontrées et les tentatives faites pour les écarter.
I.
Les idées d’espace et de temps absolus furent sans doute familières de bonne heure aux premiers penseurs que ne troublèrent pas, fort heureusement pour le développement de la science, nos préoccupations modernes sur ce sujet.
L’espace était celui sur lequel raisonnaient les géomètres; mouvements et équilibres étaient rapportés à la terre re-