12Noires Divinités, un Demi-dieu nous brave;
Il a conquis l’olympe, et me croit son esclave;
Son titre d’Immortel partout choque mes yeux:
Sa vue est mon supplice; et pour l’accroître encore,
Un marbre que j’abhorre
Consacre mes affronts, et ses traits odieux.
13Quoi! je seroisl’Envie? Eh! qui pourra le croire,
S’il jouissoit, vivant, de ce tribut de gloire?
Si mes serpents vaincus y rampoient sous ses pas.
Allez, courez, volez: de ce marbre infidèle
Détruisez le modèle;
Précipitez Buffon dans la nuit du trépas.
14Elle dit; et courant le long des rives sombres
Ces monstres font frémir jusqu’au tyran des ombres;
L’Erèbe est effrayé de les avoir produits:
Et le fatal instant où leur essaim barbare
S’envole du Tartare,
Semble adoucir l’horreur des éternelles nuits.