Pagina:Poesie della contessa Paolina Secco-Suardo Grismondi tra le pastorelle arcadi Lesbia Cidonia, 1820.djvu/86

74


12Noires Divinités, un Demi-dieu nous brave;
     Il a conquis l’olympe, et me croit son esclave;
     Son titre d’Immortel partout choque mes yeux:
     Sa vue est mon supplice; et pour l’accroître encore,
               Un marbre que j’abhorre
     Consacre mes affronts, et ses traits odieux.



13Quoi! je seroisl’Envie? Eh! qui pourra le croire,
     S’il jouissoit, vivant, de ce tribut de gloire?
     Si mes serpents vaincus y rampoient sous ses pas.
     Allez, courez, volez: de ce marbre infidèle
               Détruisez le modèle;
     Précipitez Buffon dans la nuit du trépas.



14Elle dit; et courant le long des rives sombres
     Ces monstres font frémir jusqu’au tyran des ombres;
     L’Erèbe est effrayé de les avoir produits:
     Et le fatal instant où leur essaim barbare
               S’envole du Tartare,
     Semble adoucir l’horreur des éternelles nuits.